Obama dépoussière l’aide à l’Afrique

Lors de sa visite officielle en Afrique, le président américain a révélé un plan ambitieux visant à améliorer l’accès à l’électricité sur le continent, ce qui devrait alléger la pauvreté et développer sa classe moyenne.

Par Mathieu Viviani Modifié le 18 juillet 2013 à 9 h 30

Lors de sa visite officielle en Afrique, le président américain a révélé un plan ambitieux visant à améliorer l'accès à l'électricité sur le continent, ce qui devrait alléger la pauvreté et développer sa classe moyenne.

© U.S. Department of State

Power Africa

Dans le passé, Barack Obama avait été critiqué pour ne pas avoir donné suite à ses belles déclarations au sujet de l'Afrique. Cette fois il a demandé aux USA de "passer à la vitesse supérieure".

Lors d'un discours donné à l'Université du Cap, en Afrique du Sud, Obama a présenté un plan appelé Power Africa. Il vise à multiplier par deux l'accès à l'électricité en Afrique sub-saharienne, dans l'espoir de renforcer les économies africaines.  Selon lui, le développement d'une classe moyenne en Afrique serait bénéfique pour son pays parce qu'elle constituerait un énorme marché pour les produits américains.

“L'initiative cherche à résoudre un problème énorme. En l'absence d'énergie électrique, entre autres, il est difficile de construire le genre d'usines qui génèrent des emplois"  rajoute John Campbell, du think tank "Africa policy studies" au Conseil des relations étrangères en Afrique du Sud.

Il faudrait 300 milliards de dollars pour établir des sources d'électricité fiables dans toute l'Afrique Sub-Saharienne d'ici à 2030. Avec Power Africa, les USA s'engagent à verser 7 milliards de dollars distribués entre le Kenya, l'Ethiopie, le Ghana, le Liberia, la Tanzanie et le Nigeria. Cette somme servira à exploiter les larges réserves de pétrole et de gaz de la région, mais aussi les énergies renouvelables de source géothermale, hydraulique, éolienne et solaire.

Un nouveau modèle d'assistance moins risqué

Pour les analystes, il s'agit d'un tournant dans la manière dont les États-Unis assistent les nations en voie de développement. Ce nouveau modèle d'assistance devrait donc se focaliser davantage sur les échanges privés et les investissements au lieu de provenir exclusivement de l'aide directe du gouvernement.

Selon John Campbell “le vieux modèle aurait été une agence d'aide gouvernementale qui utiliserait l'argent des contribuables pour financer des projets d'assistance. Mais ici, nous avons un partenariat public / privé.”

En fin de compte, les USA prendront des risques calculés, et assureront des profits, donc des emplois et des bénéfices pour les entreprises américaines exportatrices.

Jaloux de la Chine ?

Certains ont avancé que ce nouveau modèle d'assistance est une réaction contre les nombreux investissements chinois dans l'infrastructure africaine.

Mr Campbell n’est pas d’accord. « C'est une interprétation incorrecte et dépassée, qui date de la Guerre froide », témoigne-t-il. Après tout, Barack Obama a encouragé les IDE en Afrique, lors de son discours à l'Université du Cap. Il a d'ailleurs inclue la Chine parmi les acteurs essentiels de ce type d'investissement sur ce continent.

“Les gouvernements et les entreprises du monde entier renforcent leur présence sur le continent en investissant. C'est une chose positive et nous voulons que tous les pays fassent attention à ce qui se passe ici, car tout cela va permettre de contribuer au progrès de l'Afrique", conclut le président américain.

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