EQOsphere, la plateforme pour limiter le gaspillage et revaloriser nos déchets

De plus en plus de médias cherchent aujourd’hui à alerter et à sensibiliser le grand public sur le scandale éthique et écologique des déchets alimentaires et non alimentaires. En effet, si nous prenons l’exemple du gaspillage alimentaire, ce sont près de 30kg de nourriture par personne par an qui sont jetés alors que 85% des Français y sont moralement opposés … mais nous le faisons tous à plus ou moins grande échelle.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 9 août 2013 à 11 h 15

De plus en plus de médias cherchent aujourd’hui à alerter et à sensibiliser le grand public sur le scandale éthique et écologique des déchets alimentaires et non alimentaires. En effet, si nous prenons l’exemple du gaspillage alimentaire, ce sont près de 30kg de nourriture par personne par an qui sont jetés alors que 85% des Français y sont moralement opposés … mais nous le faisons tous à plus ou moins grande échelle. Comment arrêter ce phénomène actuel qui consiste à « payer pour jeter » et ainsi donner une nouvelle vie aux déchets, quels qu’ils soient ?

©Eleanor Peek

Une implication croissante des pouvoirs publics

Pour donner une impulsion et une force de frappe plus grande à ce mouvement,  le gouvernement souhaite également apporter des solutions. Un Pacte national contre le gâchis alimentaire est en cours de validation. Ce pacte s’accorde avec la politique européenne puisque celle-ci a annoncé sa volonté de réduire de 50% le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Le gouvernement français s’est donc entouré de plusieurs acteurs de terrain dont EQOsphere. Explications.

EQOsphere, une plateforme de mise en relation entre offreurs et demandeurs pour valoriser les surplus alimentaires et non alimentaires

Aujourd’hui, les producteurs, exploitants agricoles, distributeurs, grandes surfaces, hôtels, traiteurs font quotidiennement face à de gros volumes d’invendus ou de surplus évènementiels. Ces invendus concernent deux catégories de produits : les produits alimentaires (Beurre, lait, Nutella etc.) et les produits non-alimentaires (cahiers, brosses à dent, imprimantes, textiles, etc…). Concrètement, ces émetteurs doivent régulièrement gérer des produits dont la date de péremption approche, des plateaux repas commandés mais non distribués, ou encore des stocks de produits invendus.

Alors plutôt que ces produits soient jetés, EQOsphere propose de leur donner une seconde vie, en les proposant à des grossistes, institutions, filières de compost et de recyclage, associations qui en ont besoin.

Comment ? En 3 clics !

Grâce à un algorithme et une technologie intelligente, cette entreprise sociale a développé deux outils complémentaires: un site web et une application mobile, à destination des professionnels et des associations. Il suffit donc de 3 clics pour gérer, vendre, donner et récupérer ces surplus.

Quel a été le constat de départ ?

Xavier Corval, fondateur d’EQOsphere, a fait l’expérience du gaspillage alimentaire alors qu’il était étudiant. L’un de ses jobs consistait à servir les cocktails d’inauguration d’un musée parisien et il s’est plusieurs fois retrouvé confronté à des excédents de nourriture qu’il ne pouvait se résoudre à jeter. De lui-même, avec ses propres moyens, il se chargeait alors de les redistribuer aux plus défavorisés. A cette époque, aucune entreprise ne permettait ni n’encadrait ce type de service.

L’ambition d’EQOsphere 

  • Entrainer les acteurs avec une solution simple, rentable et utile
  • Souligner les initiatives plutôt que les carences
  • Éliminer les déchets et faire de leur revalorisation un réflexe

Il est aujourd’hui en effet, très difficile de connaître et d’évaluer la réalité exacte de ce gaspillage. Le phénomène du gâchis alimentaire tend vers une plus grande transparence mais la réalité du gaspillage non alimentaire demeure relativement opaque.

Jusqu’à présent, il était plus facile et surtout moins contraignant pour les entreprises et grandes surfaces de jeter leurs déchets plutôt que leur donner une secondevie. Dans le cas des produits alimentaires par exemple, donner de la nourriture pouvait être une source de stress pour les chefs de rayon. En cas, de rupture de la chaine du froid, d’intoxication alimentaire, ou d’empoisonnement, ces derniers prenaient ou plutôt croyaient prendre le risque d’être tenus personnellement pour responsables d’un point de vue légal. Mais ça c’était avant !

EQOsphere a pour vocation de faciliter, sécuriser, encadrer et de faire ainsi disparaitre les freins psychologiques à la revalorisation. « donner et recevoir » devient simple, rapide, pratique, facile et sûr !

Alors qui se cache derrière l’équipe fondatrice ?

Xavier est donc parti de son expérience pour imaginer EQOsphere et lui donner l’envergure que nous lui connaissons aujourd’hui. En 2011, peu de temps après avoir décidé de créer son entreprise, Xavier devient membre du Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) comme porteur de projet et rencontre d’autres entrepreneurs sociaux. En 2012, il crée son entreprise et en devient le Président et fondateur, entouré de ses deux associés : Baptiste Corval : CTO, et Jean Moreau, Responsable financier et juridique.

Leur philosophie et leurs valeurs

Ce qui les anime, c’est de mettre leurs compétences au profit d’une action qui a du sens. Car redonner aux aliments une valeur, et plus largement revaloriser des produits non alimentaires, contribue à développer une économie plus durable, circulaire, collaborative, et positive. Et c’est sur le terrain que leur expertise se développe et que des solutions  nouvelles et gagnantes-gagnantes se trouvent tous les jours au fur et à mesure de l’entrée de nouveaux acteurs sur le réseau EQOsphere.

Les bénéfices ? Rien ne se perd, rien ne se crée, et tout se transforme.

Pour les émetteurs: Non seulement cela représente un débouché commercial avantageux et pertinent (promotion, revente à tarifs préférentiels, recyclage, don), qui s’opère dans un cadre sûr. Mais c’est également une excellente source de communication pour les entreprises souhaitant s’inscrire dans une démarche RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Elles peuvent désormais valoriser leurs actions et leur image auprès de leurs clients, ainsi qu’apporter une aide directe aux institutions, demandeuses de ces surplus.

Pour les récepteurs : C’est une véritable opportunité pour les associations et les filières de recyclage. La plateforme d’EQOsphere leur permet de connaître quels sont les produits disponibles, leur quantité et ainsi acquérir ce dont ils ont besoin.

EQOsphere : une réussite ?

EQOsphere est déjà une réussite sur plusieurs plans. Avec une plateforme web et une application mobile, dédiées au BtoB, et lancées en version beta depuis Novembre 2012 seulement : 90% des produits proposés ont déjà trouvé preneurs. C’est une startup qui a terminé sa phase d’amorçage et est en phase de perfectionnement de son dispositif, lancé après 18 mois de co-élaboration avec ses futurs utilisateurs. EQOsphere a réussi une 1ère levée de fonds et est actuellement en phase de recrutement pour 3 postes en CDI. EQOsphere prévoit également de généraliser son offre aux particuliers et démocratiser le geste de don grâce à une application mobile EQO Dons. Et ce n’est que le début…

En connectant de manière intelligente des émetteurs (producteurs, exploitants, grandes surfaces etc.) et des récepteurs (Associations, filière de recyclage et de compostage etc.), EQOsphere est à l’origine d’un cercle vertueux et propose une alternative parfaite au phénomène moderne qui consistait à «  payer pour jeter ». En maximisant l’utilisation de nos déchets alimentaires et non alimentaires, EQOsphere participe directement à l’équilibre économique, social et environnemental de notre société.

Eleanor Peek

1 commentaire on «EQOsphere, la plateforme pour limiter le gaspillage et revaloriser nos déchets»

  • Il faut vraiment tirer la sirène d’alarme!!!! Il y a aujourd’hui plein de bénévoles qui luttent contre le gaspillage alimentaires par de multiples actions : journées de sensibilisation, redistribution de nourritures des hypermarchés envers les associations, une plateforme qui met en relation ses voisins pour éviter les gaspillages au sein de son domicile. L’Etat souhaite certes réduire de 50% le gaspillage alimentaire avant 2025 cependant comment pense t’il si prendre?

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