Transformation de la consommation

Consommation raisonnée, mutualisation des ressources, lutte contre le gaspillage, autant de consignes ou plutôt de leçons de sensibilisation qui nous sont données très régulièrement.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 17 septembre 2013 à 9 h 57

Consommation raisonnée, mutualisation des ressources, lutte contre le gaspillage, autant de consignes ou plutôt de leçons de sensibilisation qui nous sont données très régulièrement.

©Martouf

Les messages sont souvent relayés dans les médias et sans avoir crainte d’une certaine « désinformation » ou « propagande de la peur du lendemain » , nous ne pouvons nier que notre évolution et notre confort puisent dans nos ressources naturelles.

La forte démographie, suivie de l’émergence des pays et l’évolution accentuent le trait.

Aujourd’hui nous sommes tous connectés, que ce soit avec nos smartphones, nos tablettes, nos pc, etc… Nous sommes friands des produits derniers cris, la technologie évoluant tellement vite qu’elle ne nous permet même plus de faire durer le matériel. L’obsolescence programmée rode dans nos cuisines et nos salons.

Étouffé par une crise et un pouvoir d’achat en berne, le consommateur ne sait plus vers qui se tourner pour pouvoir s’équiper : sociétés de crédit avec taux d’intérêts prohibitifs, directement en boutique avec le surplus d’assurance d’extension de garantie qui va bien, ou encore notre ami banquier qui se frotte les mains à l’idée de nous faire un lissage d’emprunt sur quelques années…

C’était sans compter sur l’ingéniosité de la grande distribution, voilà d’autres solutions qui se profilent, dont la promotion bien huilée vient de faire son apparition : louer votre électroménager ou votre hi-fi.

« De la conso collaborative en somme  » me direz-vous ! Et je rabâche assez souvent l’existence de Tipkin pour être ravie de cet engouement.

Sauf que là nous sommes sur tout autre chose. Je me devais de « gratter » la surface et en consommateur averti je suis sûre que la plupart ont fait pareil. Poser une réflexion sur la totale définition du concept : on n’achète pas, on loue ! C’est génial tout ça ! Très bon point car l’usage doit primer sur la possession. Mais là c’est de la location longue durée, de 2 à 5 ans, du leasing ! Minimum 24 mois pour un lecteur DVD blue ray ou un vidéoprojecteur, il faut être grand cinéphile, ou bien savourer nos visionnages. Donc vous repartez avec votre objet dernier cri (ce qui est très sympathique je le conçois) mais passée la durée de votre contrat vous avez 2 options :

  •  vous rachetez l’objet (moyennant un supplément des mensualités déjà versées)
  •  vous le rendez, après tout vous ne regardez pas de blue ray tous les jours, et parfois même pas tous les week-ends ! Et là, comme toute location longue durée, c’est de l’argent donné sans aucune rentabilité.

Sans faire ma rabat-joie, payer 10.85 € par mois pendant 5 ans, même pour un beau lave-linge, cela fait selon mes calculs une somme de 651 € pour un matériel qui au départ avait une valeur de 350 €. Je pense que cela sautera aux yeux de pas mal de monde.

Voilà pour l’aspect économique, mais ce qui m’inquiète le plus, concerne le traitement réservé aux objets rendus. Sur le site aucune information ne transpire sur le sort qui attend lave-linge, four, smartphone et ordinateur en tout genres.

Nous devons alerter les consciences sur le traitement des DEEE. Beaucoup trop de personnes ne sont pas sensibilisées à la suite qui est réservée à nos objets avec tout ce que cela implique. Certains métaux ne peuvent être traités, d’autres avec des manipulations compliquées. La plupart ne sont même pas recyclés sur notre territoire et se retrouvent démantelés sans aucune précaution à l’aide d’additifs toxiques. Inutile de rabâcher sur la pollution que ce soit des sols ou de l’air qui résulte de ces méthodes.

Juste un rappel, nous pouvons tous jouer un rôle dans nos achats, des solutions existent telles que les recycleries qui remettent au goût du jour du matériel ancien (EnvieEcologic) . La possibilité de valoriser nos objets en les faisant durer, pratiquer le DIY (Do It Yourself) et songer à la réparation voir même la fabrication (Comment réparer , Fab Lab).

La consommation est en pleine mutation, nos usages doivent être valorisés mais pas à n’importe quel prix. Laissons-nous le choix de mutualiser nos objets et surtout ne pas mettre nos convictions au placard pour un effet de mode.

Céline Laporte

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