Quand les particules fines plombent la compétitivité

Mexique – Maladies respiratoires et morts prématurées ne sont pas les seules conséquences de la mauvaise qualité de l’air. Chaque année, les microparticules entraînent d’importantes pertes économiques.

Par Pauline Hossin Modifié le 28 octobre 2013 à 14 h 50

Mexique - Maladies respiratoires et morts prématurées ne sont pas les seules conséquences de la mauvaise qualité de l’air. Chaque année, les microparticules entraînent d’importantes pertes économiques, qui pourraient augmenter de manière vertigineuse si les pouvoirs publics ne prennent pas le problème à bras le corps.

© Usfirstgov

Des contrôles encore trop peu nombreux

L’Institut mexicain pour la compétitivité (IMCO) tire la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé La pollution de l’air : un problème nocif pour la santé et pour l’économie.

L’étude s’inquiète de l’inaction des pouvoirs publics, en particulier dans le domaine de l’information et de la prévention. Sur les 34 grandes villes concernées par le rapport, seules 12 procèdent en effet à un à contrôle adéquat de la qualité de l’air.

Pour l’IMCO, ce manque de données ne permet pas d’informer correctement la population de l’évolution quotidienne des risques liés par exemple à la pratique d’activités à l’air libre lors des pics de pollution.

« La pollution de l’air est associée à cinq des dix causes principales de décès à travers le monde », note le rapport. Les maladies mortelles liées à la qualité de l’air sont très diverses : affections cardiaques, cancers, pneumonie, grippe, maladies cérébro-vasculaires, pulmonaires ou encore obstructives chroniques.

L’absentéisme pèse sur la productivité

Malgré les idées reçues, Mexico et sa banlieue ne figurent pas dans le palmarès des villes les plus polluées du pays. C’est Mexicali, la capitale de l’État de Basse-Californie, qui occupe la première place du classement, avec un nombre annuel de décès imputables aux particules fines estimé à 30 personnes pour 100 000 habitants.

Les polluants considérés par l'étude de l'IMCO sont les PM10, les particules en suspension dans l’air dont la taille est inférieure à 10 microns.

Au niveau national, on compte plus de 800 000 consultations médicales annuelles pour des affections liées à cette pollution, et quelque 5065 morts prématurées.

Au-delà des conséquences sanitaires provoquées par la mauvaise qualité de l’air, les microparticules ont un impact important sur l’économie. Selon l’IMCO, l’absentéisme et les faibles rendements provoqués par les affections des travailleurs entraînent des pertes estimées à 3396 millions de pesos annuels (190 millions d’euros).

La gestion des risques passe par l’information

À long terme, cette situation décourage l’investissement dans les régions les plus touchées.

L’Institut mexicain pour la compétitivité estime que si rien n’est fait avant la fin du mandat présidentiel actuel (en 2018), le nombre de décès atteindra 37 488 et les pertes économiques dépasseront les 20 milliards de pesos.

Pour faire face à ce fléau, l’IMCO estime qu’il est indispensable d’encourager la mobilité durable et recommande également la création d’indices de qualité de l’air publiés quotidiennement, afin d’augmenter la perception du risque au sein de la population.

« C’est uniquement grâce à une information de haute qualité, associée à une réglementation adéquate, que verront le jour des politiques publiques efficaces susceptibles d’améliorer la qualité de l’air des villes », conclut le rapport.

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