Les Dijonnais se réapproprient le tramway

Depuis les lois Grenelle I et II, les collectivités territoriales sont tenues de faire de la mobilité durable une des priorités en matière d’aménagement. Et c’est en cherchant des réponses adaptées aux nouveaux impératifs urbains qu’on redécouvre, parfois, l’intérêt de solutions déjà éprouvées. Exemple de remise au goût du jour avec le retour du tramway à Dijon.

Par Emmanuelle Moore Modifié le 31 mars 2014 à 7 h 56

Depuis les lois Grenelle I et II, les collectivités territoriales sont tenues de faire de la mobilité durable une des priorités en matière d’aménagement. Et c’est en cherchant des réponses adaptées aux nouveaux impératifs urbains qu’on redécouvre, parfois, l’intérêt de solutions déjà éprouvées. Exemple de remise au goût du jour avec le retour du tramway à Dijon.

Le tramway en France : flashback ?

On parle de "grand retour" du tramway en France. Signe d'une véritable dynamique de mobilité durable en France, 18 agglomérations comptent désormais sur un réseau de tramway (Bordeaux, Montpellier, Nantes, Strasbourg...) pour assurer les déplacements urbains et 9 viendront s'y ajouter d'ici 2014. La région parisienne verra d'ailleurs son réseau, déjà existant, se développer encore dans les prochains mois. Pourtant, dans les années 50, la France comptait déjà 48 villes desservies par le tramway!

Mais alors que ce mode de transport tombait en désuétude, notamment du fait de l’explosion de la voiture individuelle dans les villes, le contexte législatif a changé. Ce furent d’abord les lois Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000 et Urbanisme et Habitat de 2003, modifiées par les Grenelle de l'Environnement de 2009 et 2010. Depuis, la réflexion porte sur une réduction des émissions de gaz à effets de serre en ville, et donc, les espoirs se tournent vers le transport collectif écologique. 

Développer les réseaux de transports en commun fait partie des idées phare du Grenelle de l'Environnement. L'Etat Français s'est engagé à financer de nouveaux projets à hauteur de 2,5 milliards d'euros d'ici 2020. Après le "tout voiture" et l'essor des moyens de déplacement individuels des années 1960, place maintenant au "tout propre" des années 2000, marquées par l’émergence de préoccupations nouvelles pour la qualité de l'air, le désengorgement du réseau routier et le développement des villes.

On assiste aussi à une nouvelle conception de l'espace urbain, en fonction des habitudes de déplacement et des modes de vie des citadins. L'écologie urbaine et ses défis concernent désormais toutes les grandes agglomérations françaises. Par exemple, la ville de Paris a mis en place une plateforme participative de réflexion et d'action dédiée à la question. Dans la capitale, le choix est déjà entériné depuis plusieurs années, et le tramway apparaît comme une solution idéale : "un tramway coûte 3 à 4 fois moins cher que le métro", précise Philippe Ventéjol, délégué à la RATP du directeur en charge du projet de tramway "T1" à Paris.

Plus au Sud, une étude réalisée en 2009 par une association toulonnaiserévélait par exemple que si le tramway sur rail est plus long et plus cher à construire qu’un système de tramway sur pneus ou un bus à haut niveau de service (DHNS), il permet l’emport de plus de passagers par heure et nécessite moins d’espace de voieries. Au final, le coût kilométrique par passager transporté d’un tramway sur rail est légèrement plus avantageux que ses concurrents, pour une empreinte au sol plus faible.

Dijon : exemple d'un retour réussi

Forte de ces retours d’expérience convergents, Dijon a fait des choix similaires. La capitale des ducs de Bourgogne en était privée depuis 50 ans, elle l'a retrouvé depuis peu, et l’a optimisé. Déclinaison « transport », du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), valable pour une centaine de commune du grand Dijon, le Plan de Déplacement Urbain (PDU) de la ville de Dijon a été révisé en 2012. Le plan d’actions du PDU 2012-2020 repose sur la mise en service de deux lignes de tramway, dont l’exploitation sera confiée à l'entreprise Keolis, référence mondiale dans le domaine du transport public.

Dans le cadre d’un partenariat public-privé, Cofely-Ineo, filiale de GDF-Suez s’est vue, elle, confier le pilotage des opérations de construction et d’ingénierie : Cofely Ineo assurera la mise en place de l’ensemble des infrastructures nécessaires à la signalisation sur le réseau et à la propulsion des rames. L’entreprise d’ingénierie aura également en charge l'approvisionnement en électricité du tramway pour toute la durée du contrat. Compte tenu du souhait de la ville de recourir au maximum aux énergies renouvelables et de diminuer l'impact carbone de ses habitants, Cofely Ineo assurera également l'intégration de panneaux photovoltaïques sur le centre de maintenance du réseau.

La première ligne a été mise en service le 1er septembre 2012. La ville de Dijon entend ainsi développer des solutions adaptées à l'évolution de l'espace urbain, en concordance avec l’évolution des modes de vie. Pour le président du Grand Dijon Jean Rebsamen, le tramway répond à une « véritable volonté politique et non un simple effet de mode. » Le projet qui permet, toujours selon lui, de « refaçonner la ville », intéresse d'ailleurs déjà les Japonais, dont le Ministère des transports a envoyé sur place une délégation pour en observer les bénéfices et étudier la dimension opérationnelle de sa mise en œuvre.

2 commentaires on «Les Dijonnais se réapproprient le tramway»

  • C’est tellement réussi qu’avant il fallait au maximum une correspondance pour aller d’un point A à un point B dans Dijon et son agglo et maintenant il faut plus d’une correspondance en moyenne (jusqu’à 3, prendre un bus pour rejoindre le tram, prendre le 2ème tram, puis enfin du 2ème tram au bus). Sans parler du temps de trajet moyen aujourd’hui qui est plus important qu’avant. On peut parler aussi du ticket qui permettait de faire l’aller et le retour en moins d’une heure. Non, ce tram est un echec total car le temps moyen passé dans les transport en commun est plus long qu’avant (souvenir STRD). Bref je ne prends plus les transports en commun depuis 10 ans, c’est devenu trop long. Quant au çoté “écologique”, les automobilistes font de grands détours pour éviter le centre ville, je ne pense pas que rajouter quelques km soit très écologique.

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  • Jean Rebsamen? vous avez confondu avec Jean Esmonin? Jean Sarkozy…

    Nous on aime plutôt François Rebsamen.

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