Les pauvres votent-ils ?

Par GV Modifié le 16 avril 2014 à 10 h 58

A l’approches des élections européennes, quel constat remonte des personnes les plus en difficulté ? Les propositions d’ATD Quart Monde pour une Europe sans exclusion.

Isabelle Perrin, Déléguée Générale du ATD Quart Monde

Les États européens ont échoué avec les familles les plus pauvres. L’extrême pauvreté persiste, comme si cette population était en trop et ne comptait pour rien. Pourtant, l’Union européenne, dans sa Stratégie 2020 a défini des objectifs de lutte contre la pauvreté, et adopté des recommandations.

La grande pauvreté n’est pas que manque de revenu mais aussi difficulté d’accès aux droits fondamentaux indivisibles et interdépendants. Les réponses d’urgence (distributions alimentaires, hébergement, etc.) ne sont pas une solution.

« La grande pauvreté n’est pas une question marginale. C’est une question cruciale pour l’Europe : il ne peut pas y avoir d’Europe de la démocratie, de la paix, des droits de l’Homme, tant que la misère existe en son sein. » dit Isabelle Perrin, Déléguée Générale du ATD Quart Monde, le mouvement international pour le droits de l’homme et la lutte contre la misère.

Les propositions d’ATD Quart Monde pour une Europe sans exclusion

Face à ces constats, ATD Quart Monde a organisé, pendant un an, des rencontres et des dialogues entre des citoyens européens qui vivent des conditions de vie difficile et des députés européens, pour penser et construire ensemble une Europe sans exclusion.

Le résultat ? Des propositions pour bâtir une Europe plus solidaire. ATD Quart Monde attend que la nouvelle Commission européenne et le nouveau Parlement travaillent sur ces propositions pour remettre l'être humain et les droits de l'Homme au cœur des nos politiques. Parmi celles-ci :

Droit d’exister : garantir à toute personne vivant sur son territoire le droit à l’existence légale. « Vivre dehors sous la pluie ou sans papier sous la peur, c’est pareil. »

Ecole : assurer une école qui offre les mêmes opportunités et la même qualité pour tous, en évitant l’orientation précoce et une hiérarchie entre filières, qui renforcent les inégalités.

Emploi : soutenir la création d’emplois décents, en particulier dans les entreprises et initiatives locales, permettant aux personnes éloignées du marché du travail et sans aucune qualification de retrouver une utilité à travers un travail reconnu.

Revenu minimum : mettre en place une directive sur des moyens convenables d’existence pour chaque personne qui inclut un Revenu minimum décent dans tous les pays membres et qui prenne en compte le coût du logement.

Participation : établir des espaces permanents de réflexion et de dialogue avec les personnes ayant l’expérience de la grande pauvreté, en lien avec d’autres partenaires, afin d’assurer la contribution des personnes concernées à la définition des politiques et à l’évaluation des résultats.

Discrimination : inscrire au programme pluriannuel de l’Agence des droits fondamentaux la possibilité d’examiner les violations de droits et les discriminations liées aux situations d’extrême pauvreté, en associant les personnes vivant ces situations.

« Nous espérons fortement qu’au sein du Parlement européen, des députés de tous partis, pourront continuer à s’investir avec détermination [dans la lutte contre la grande pauvreté]. Le monde est à la recherche de nouveaux objectifs du développement durable pour l’après 2015 et a besoin d’une Europe qui s’engage à n’oublier personne. Ce projet repose sur la responsabilité et l’engagement de tous. » conclu Isabelle Perrin.

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