L’économie partagée : une question de pouvoir d’achat avant tout

Par GV Publié le 25 septembre 2014 à 16 h 00

Aujourd’hui, les systèmes d’échange et de partage – covoiturage, sites de location, de revente ou de dons entre particuliers – ont la cote auprès des internautes. Avec ces pratiques, on pourrait maximiser la durée d’usage de tous les objets, aujourd’hui sous-employés.

 

10 millions d’iPhones 6 vendus, un nouveau record pour Apple. Malgré tout, ces portables tomberont aux oubliettes dans deux ou trois ans, lorsque sortira le dernier gadget de la marque à la pomme. D’un autre côté, le troc, la location ou la revente se démocratisent. Ces pratiques en plein essor allongent la durée de vie des objets. Mais sont-elles pour autant écologiques ?

Réemploi et mutualisation

Une récente publication de l’Iddri – Institut du Développement Durable et des Relations Internationales – « Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique », rapporte que « les adeptes d’eBay ne sont pas des dé-consommateurs » et que le covoitureur qui économise de l’argent peut aussi bien le dépenser « dans un voyage aux Seychelles ».

D’après l’Insee, les biens partageables – par opposition aux biens « consommables » que sont l’alimentation, l’énergie, les services de santé ou l’éducation, le logement, etc. – ne représentent pas moins du quart des dépenses des Français. Principaux postes : la voiture et l’habillement, suivis de l’ameublement et de l’électronique, à l’origine du tiers des déchets des ménages, selon l’Ademe.

L’économie du partage distingue deux grandes pratiques : le réemploi – acquisition d’un bien d’occasion – et la mutualisation – mise en commun d’un même bien – Selon l’Iddri, maximiser le réemploi pourrait conduire à une baisse de l’ordre de 10% de la production française de déchets. Et autant pour la mutualisation. Ce qui se traduirait également par une baisse des dépenses des ménages, estimée à 7% de leur budget moyen.

Définir un cadre réglementaire à l’économie du partage

Mais l’Iddri souligne que bien des conditions doivent être réunies pour que l’économie du partage soit réellement un levier de la transition écologique. Il faudrait, entre autres choses, que cette économie valorise les produits à longue durée de vie et que les entreprises conçoivent des biens plus résistants – bannir l’obsolescence programmée – pour pouvoir être davantage échangés ou partagés.

Pour réunir ces conditions, pouvoirs publics, entreprises et citoyens, ont un rôle à jouer face à un consommateur dont la motivation principale reste le pouvoir d’achat, la préoccupation écologique, sans être absente, reste secondaire. L’État doit notamment promouvoir un cadre fiscal et réglementaire favorable à l’éco-conception ou au recyclage des produits, avec l’arrivée notamment de la notion d’économie circulaire. De leur côté, les plateformes Internet, qui ont tendance à peindre en vert toute forme de partage, pourraient revoir leurs offres, par exemple différencier le prix du covoiturage selon qu’il y a un ou plusieurs passagers, ou mieux valoriser les déplacements entre travail et domicile. Malheureusement, l’économie du partage n’est pas en soi une vertu écologique ...

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