La première centrale nucléaire flottante va bientôt traverser les eaux de l’Arctique

Par La Redaction Modifié le 4 septembre 2019 à 17 h 35

Le bloc de 21.000 tonnes inspire aux écologistes un Titanic nucléaire

La Russie innove en matière de nucléaire civil. En effet, la première centrale nucléaire flottante du monde démarre vendredi un voyage de 5.000 kilomètres dans l’Arctique. Son objectif est d’alimenter le développement de la production d’hydrocarbures dans des zones excessivement isolées, la structure nommée Akademik Lomonossov va naviguer durant quatre à six semaines, cela dépend de la météo et de la quantité de glace sur la route.

Une centrale opérationnelle d’ici à la fin de l’année

Ce bloc de 21.000 tonnes, qui ne possède de moteur, sera tracté par plusieurs navires afin de réussir son voyage. Elle est composée de deux réacteurs d’une capacité de 35 MW chacun, proches de ceux des brise-glace nucléaires, contre plus de 1.000 MW pour un réacteur d’une centrale classique de nouvelle génération.

La barge de 144 mètres de long et 30 de large, avec à son bord un équipage de 69 personnes, voguera à une vitesse moyenne de 3,5 à 4,5 nœuds (6,5 à 8,3 km/h), peinte aux couleurs de la Russie et de Rosatom, l’agence nucléaire russe, l’Akademik Lomonossov ne passera pas inaperçu à Pevek, où il sera relié au réseau électrique local et devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année.

Même si la population de cette petite ville n’atteint pas les 5.000 habitants, la centrale couvre la consommation de 100.000 personnes et servira bien évidemment surtout pour alimenter les plateformes pétrolières de la région où la Russie développe l’exploitation des hydrocarbures. L’Akademik Lomonossov, dont la construction avait débuté en 2006 à Saint-Pétersbourg avant d’être amené à Mourmansk l’an passé, prendra la place d’une centrale nucléaire terrestre, et d’une centrale de charbon devenue inutilisable.

Résistera-t-elle aux tempêtes ?

Les associations environnementales dénoncent ce projet depuis plusieurs années et n’ont eu de cessent de prévenir des dangers d’un « Tchernobyl sur glace » ou d’un « Titanic nucléaire ». D’autant plus alarmant, puisqu’une explosion a eu lieu en août sur une base d’essais de missiles dans le Grand Nord et a fait bondir la radioactivité dans la zone sur une courte durée.  Rachid Alimov, du département de l’énergie de Greenpeace Russie explique que toute centrale nucléaire produit des déchets radioactifs et peut avoir un accident mais l’Akademik Lomonossov est en plus vulnérable aux tempêtes. Ce qui n’a rien de rassurant puisque dans l’Arctique, la météo est extrême et imprévisible.

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