les indicateurs du développement durable dans le rouge

Malgré la baisse des émissions de CO2 en raison de la crise, une étude révèle que le processus de développement durable connaît une situation critique en Espagne.

Par GVadmin Modifié le 26 avril 2012 à 10 h 36

Malgré la baisse des émissions de CO2 en raison de la crise, une étude révèle que le processus de développement durable connaît une situation critique en Espagne.

Le rapport annuel de l’Observatoire de la durabilité en Espagne (OSE) signale que l’Espagne émet le double de la quantité de CO2 stipulée par le protocole de Kyoto, et qu’elle ne parvient pas à atteindre la majorité des objectifs européens et nationaux pour lesquels elle s’était engagée.

Pour 90 indicateurs sur un total de 165, couvrant des domaines aussi divers que les émissions de gaz, les quotas de pêche, l’investissement public ou la lutte contre la pauvreté, l’Espagne est loin derrière les niveaux fixés.

Luis Jiménez, directeur exécutif de l’OSE, souligne cependant l’effet positif de la crise, qui force le développement durable, et explique que le moment est propice à un changement de modèle productif.

La participation accrue des énergies renouvelables dans la production d’électricité et l’amélioration de la gestion des déchets sont de bons débuts, mais le pays reste néanmoins en situation d’échec dans la moitié des domaines environnementaux.

Si rien n’est fait, entre une et six espèces pourraient disparaître d’ici 2100. Pour Jiménez, il est essentiel de protéger la biodiversité du pays, la plus riche d’Europe, grâce par exemple à la création de couloirs écologiques entre les réserves naturelles.

L’augmentation des températures, supérieure aux prévisions, a des conséquences plus négatives que prévu sur l’écosystème. Seul point positif au niveau environnemental : l’augmentation du couvert forestier et donc de l'absorption de CO2.

La qualité de l’air est par contre en chute libre, et les personnes exposées à des niveaux de pollution dangereux sans cesse plus nombreuses.

L’étude signale tout de même une diminution des émissions de CO2 qui devrait atteindre 10% en 2010, provoquée par la baisse de la demande énergétique due à la crise économique. Les énergies renouvelables ont vu par ailleurs leur contribution à la demande énergétique totale grimper à 7,6% et presque 20% de la production électrique. Malgré tout, l'Espagne continue d'importer 78% de son énergie, loin derrière les objectifs fixés par l'UE.

La contraction de la consommation a permis quant à elle d’améliorer le taux de recyclage des déchets, qui reste cependant insuffisant.

Les mauvais résultats dans le domaine de la Recherche et du Développement sont plus préoccupants : le nombre de brevets annuels est parmi les plus faibles de l’union, et les activités d’innovations en entreprise occupent la dernière place européenne.

Le rapport souligne également une situation critique au niveau de la formation : 49% des jeunes n’ont aucune formation supérieure à celle obligatoire, c’est 18% de plus que la moyenne européenne.

Le secteur du bâtiment continue de peser trop lourd dans l’économie espagnole, tandis que celui de l’agriculture augmente son impact environnemental. Un point positif cependant : l’augmentation de 25% des surfaces de l’agriculture biologique.

Si le modèle productif espagnol reste donc peu soutenable, l’étude souligne cependant que la crise offre l’opportunité d'un remodelage : 400 000 emplois verts pourraient ainsi être créés grâce à une campagne de modernisation des logements visant à réduire leur consommation énergétique.

Alors que le gouvernement s’apprête à proposer une loi « d’Économie Durable », ce rapport restera-t-il lettre morte ?

publico.es

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