les écologistes argentins consternés

La Cour internationale de justice reste timide sur la question du développement durable avec sa décision de justice relative au fleuve l’Uruguay et laisse les écologistes argentins sceptiques.

Par GVadmin Publié le 4 mai 2010 à 15 h 35

Selon l’organe judiciaire de l’ONU, rien ne permet d’affirmer que l'usine de cellulose construite par l’Uruguay pollue le fleuve qui sépare ce pays de l’Argentine. Elle pourra donc continuer à fonctionner.

Surnommé la « guerre du papier », ce conflit n’en finit pas d'empoisonner les relations entre l’Argentine et l’Uruguay, depuis maintenant plus de cinq ans. Le fleuve Uruguay, frontière naturelle de 500 kilomètres de long, a fait l’objet en 1975 d'un traité bilatéral qui définit les obligations des deux pays concernant la gestion de cette ressource naturelle.

La décision unilatérale prise par  l’Uruguay, concernant la construction de deux usines de cellulose sur les rives du fleuve, a été jugée comme une violation du traité par l’Argentine qui considère qu’il s’agit d’une industrie polluante.

Malgré le désaccord de son voisin, l’Uruguay a laissé l’une des entreprises terminer la construction d’une usine (la finlandaise Botnia), tandis que l’autre, une entreprise espagnole, a renoncé à s’implanter.

En représailles, les opposants argentins bloquent depuis plus de trois ans un pont enjambant le fleuve, l’une des principales voies de communication entre les deux pays. Une action lourde de conséquences financières pour l’Uruguay, dont les liens économiques, géographiques et culturels avec l’Argentine ont toujours été très importants.

Près de quatre ans après que l’affaire ait été portée devant la Cour internationale de justice, celle-ci vient de rendre son verdict, dans lequel elle estime que l’Uruguay a effectivement violé le traité régissant le statut du fleuve Uruguay, mais elle n’ordonne pas le démantèlement de l’usine.

Si la cour reconnait que l’Uruguay avait le devoir d’informer son voisin de la construction de l’usine, elle considère cependant qu’aucune obligation substantielle n’a été enfreinte, puisque les conséquences écologiques sur la qualité de l’air et de l’eau dénoncées par l’Argentine n’ont pu être prouvées.

Un suivi de l’impact environnemental, mené conjointement par les deux pays, a cependant été ordonné.

La Cour a également déclaré que les plaintes concernant la pollution olfactive, sonore et visuelle, qui nuit à l’économie touristique du côté argentin du fleuve, ne relevait pas de sa compétence, ces sujets n’étant pas abordés par le traité de 1975. Elle ne s’est pas non plus prononcée à propos du barrage routier en place depuis 2006.

Le verdict de la Haye est sans appel et son application est obligatoire, ce qui devrait contraindre les deux pays à essayer de trouver un terrain d’entente rapidement. La tâche s’annonce toutefois difficile, les activistes ayant déjà laissé entendre qu’ils n’étaient pas disposés à abandonner le combat.

lanacion.com.ar

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