Le projet d’adduction d’eau ne suffira pas à étancher la soif de Pékin

Le projet d’adduction d’eau sud-nord est un projet pharaonique du gouvernement chinois. Ses premiers canaux vont permettre à Pékin de passer un été sans pénuries d’eau. Mais les experts voient dans les besoins en eau, sans cesse en progression, des villes du nord ajoutés à …

Par GVadmin Modifié le 26 avril 2012 à 15 h 50

Le projet d’adduction d’eau sud-nord est un projet pharaonique du gouvernement chinois. Ses premiers canaux vont permettre à Pékin de passer un été sans pénuries d’eau. Mais les experts voient dans les besoins en eau, sans cesse en progression, des villes du nord ajoutés à la sécheresse de la région, une équation bien difficile à résoudre.

irrigation d'un espace vert urbain en chine

Le projet d’adduction sud-nord a été pensé dès les premières années de la république populaire. Constitué de 3 ' routes ', il vise à transférer les eaux du sud du pays vers le nord aride. La première phase de la route centrale a été achevée en 2008. Elle relie Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, à Pékin, sur une distance de 307 km. Fin mai, pour la seconde fois, les vannes ont été ouvertes. Le 4 juin, les premiers flots ont atteint un réservoir du nord-est de la capitale. L’opération devrait durer jusqu’au mois de novembre et fournir 200 millions de mètres cubes à la métropole pékinoise.

Wang Jian, fin connaisseur des problèmes d’approvisionnement en eau, est un ancien membre du bureau de l’environnement de Pékin. Selon lui, les ouvrages de dérivation ne suffiront pas à régler le problème. Problème intarissable, si l’on en croit les chiffres qu’il expose. Les ressources en eau par an et par habitant à Pékin s’élèvent à 210 m3, soit 1/10 de la moyenne nationale et 1/40 de la moyenne mondiale. Depuis la proclamation de la République Populaire de Chine (RPC), la population de la capitale a plus que quadruplé.
Et comme le rappelle très justement M. Wang :

la générosité en eau de mère nature, elle, n’a pas évolué de manière identique…

Il faut donc d’abord s’attaquer à réduire la consommation d’eau. Et les moyens existent, au premier rang desquels l’utilisation des circuits d’eau recyclée. Aujourd’hui, seulement 4% des ménages utilisent de l’eau recyclée. Pourtant, une étude de l’ONG Friends of Nature (voir ici) montre que plus de 63% des pékinois, conscients de l’importance des économies d’eau, souhaitent utiliser de tels systèmes. Autre mesure à laquelle la population semble largement favorable, l’instauration d’un barème de prix progressif pour la consommation d’eau : plus on consomme, plus le m3 revient cher. Selon la même enquête, 81,5% des pékinois y seraient favorables. Cette mesure, évoquée pour la première fois en 2004, n’a pourtant jamais été appliquée, du fait de difficultés matérielles de mise en pratique.

Zhongguo Jingji Shibao (China Economic Times)

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