La littérature solidaire fait un carton

Eloísa Cartonera. Derrière ce nom, ne se cache pas une héroïne de roman, mais une maison d’édition publiant à compte d’auteur des livres agrémentés d’une couverture de carton peinte à la main, une marque de fabrique inimitable. Née au cours de l’après-crise ayant secoué l’Argentine en 2001, cette coopérative a connu un tel succès que son concept s’est depuis propagé à toute l’Amérique Latine.

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 11 h 34

Eloísa Cartonera. Derrière ce nom, ne se cache pas une héroïne de roman, mais une maison d’édition publiant à compte d’auteur des livres agrémentés d’une couverture de carton peinte à la main, une marque de fabrique inimitable. Née au cours de l’après-crise ayant secoué l’Argentine en 2001, cette coopérative a connu un tel succès que son concept s’est depuis propagé à toute l’Amérique Latine.

pile d'anciens livres

Plus connu pour son club de foot, ses maisons multicolores et ses danseurs de tango, le quartier populaire de la Boca, au sud de Buenos Aires, abrite aussi une maison d'édition pas comme les autres. Dans ses ateliers, un peu plus d’une douzaine de personnes confectionnent des livres de manière artisanale. Grâce à leur travail, elles soutiennent activement la communauté des cartoneros de la capitale argentine en leur achetant leur matière première au prix fort. Les cartoneros, ou cartonniers, ce sont ces travailleurs des rues qui arpentent inlassablement les trottoirs à la recherche de cartons ou d’autres matériaux recyclables, pour les revendre au poids et tenter ainsi de gagner leur vie.

Toutes les couvertures des livres édités par Eloísa Cartonera sont fabriquées à partir de carton provenant de la rue et sont peintes une à une à la main, transformant chaque livre en création artisanale unique.

Les titres publiés sont des œuvres d’auteurs argentins ou latinos, qui cèdent généralement leurs droits à la coopérative afin de donner eux aussi un coup de pouce aux cartoneros. Vendus 5 pesos l’exemplaire (1 euro), les livres peuvent être achetés directement à l’atelier, ou bien dans plusieurs librairies du centre-ville, ainsi que sur le site internet de la coopérative.

Le succès ne s’est pas fait attendre, et dès 2005, Eloísa Cartonera a pu acheter sa propre presse, grâce à laquelle elle produit en moyenne 1 000 exemplaires pour chaque titre publié. L’intérieur des livres est préparé à l’avance, tandis que les couvertures sont fabriquées au fur et à mesure des ventes d'exemplaires. Les cartons sont sélectionnés, coupés, peints puis assemblés à la main. Un mode de travail artisanal qui prend du temps mais qui permet de créer des emplois. Près de 200 titres ont déjà vu le jour, principalement des contes, de la poésie et de brèves nouvelles.

L’objectif ultime de la coopérative est de permettre à ses membres de vivre de manière autosuffisante. Le petit pécule amassé au cours de ces dernières années par Eloísa Cartonera a notamment servi à acquérir il y a un mois un terrain d’un hectare, où les membres de la coopérative comptent cultiver un jardin maraîcher bio, puis construire une école agricole.

Cette success-story à l’argentine a fait des émules, et d’autres initiatives solidaires bâties sur le même modèle ont déjà vu le jour au Pérou, en Bolivie, au Mexique, au Paraguay et au Brésil.

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