Un centre expérimental rend possible l’émergence de l’agriculture durable

Ce petit pays d’Amérique latine a subi pendant plus d’un siècle les abus de pouvoir des géants américains de la banane, qui ont valu au Honduras sa triste renommée de ‘République bananière’. Des professionnels de l’agronomie et de l’exploitation forestière tentent aujourd’hui de promouvoir de nouveaux …

Par GVadmin Modifié le 27 avril 2012 à 11 h 06

Ce petit pays d’Amérique latine a subi pendant plus d’un siècle les abus de pouvoir des géants américains de la banane, qui ont valu au Honduras sa triste renommée de 'République bananière'. Des professionnels de l’agronomie et de l’exploitation forestière tentent aujourd’hui de promouvoir de nouveaux modèles agricoles dans le département de Yoro, au cœur même de ces zones qui firent la richesse des exportateurs de bananes.

Une plantation de bananiers en Équateur.
Culture de banane. © Philippe Lavoie

Depuis les champs de la commune d’El Progresso, on aperçoit encore les baraquements où les ouvriers venaient chercher leur paye lorsque la culture de la banane vivait son heure de gloire. L’extension des plantations s’est faite au détriment des forêts tropicales primaires et secondaires de cette région du centre du Honduras, et a laissé derrière elle des terrains vulnérables à l’érosion et saturés de produits chimiques agricoles.

C’est ici que s’est installé le centre de formation et d’apprentissage d’agriculture durable Naranjo Chino, dont l’objectif principal est l’éducation environnementale et l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.

Fondé et exploité par 3 frères, Oscar, César et Gustavo Rubí Guzmán, ce centre expérimental mène de front une série de projets dans différents domaines : les cultures, l’élevage, l’exploitation forestière, la production de biogaz et la formation aux questions environnementales.

Des bananes, des yucas, des papayes, des pastèques, des ananas et des agrumes y sont cultivés selon les règles de l’agriculture biologique. On y élève également du bétail, des lapins, des chèvres, des moutons, des poissons, des volailles et des cochons. Les déchets produits par les animaux et les cultures servent à alimenter un biodigesteur, qui fournit en méthane les foyers ruraux, où il servira à la cuisine et à l’éclairage. Il produit également du compost qui sert à enrichir naturellement le sol des plantations. Naranjo Chino fait figure de pionnier en matière d’énergie renouvelable : il s’agit en effet du premier dispositif de ce genre au Honduras.

Des projets de reforestation ont également lieu, afin de promouvoir l’exploitation durable de bois dans la région. Mais la mission du centre, c’est avant tout la diffusion des bonnes pratiques environnementales. Les frères Rubí offrent des formations aux étudiants et aux agriculteurs, afin de leur apprendre à gérer durablement les sols et à protéger les écosystèmes menacés.

Le travail du centre Naranjo Chino a été reconnu tant au niveau local que national ou international, et récompensé notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) et par le secrétariat aux Ressources Naturelles et à l’Environnement du Honduras. Le projet a reçu par 2 fois déjà le prix national pour l’écologie, en 1998 et 2001, et il est considéré aujourd’hui comme le meilleur centre de formation en agriculture biologique d’Amérique Centrale.

Tiempo

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