La Cour suprême va réexaminer son jugement sur la catastrophe de Bhopal

Le jugement prononcé le 7 juin dernier avait suscité la colère du peuple indien. Mais le verdict que la Cour suprême va revoir est celui qu’elle a rendu il y a 14 ans, allégeant les chefs d’accusation …

Par GVadmin Modifié le 27 avril 2012 à 15 h 49

Le jugement prononcé le 7 juin dernier avait suscité la colère du peuple indien. Mais le verdict que la Cour suprême va revoir est celui qu’elle a rendu il y a 14 ans, allégeant les chefs d’accusation. Les peines de 2 ans de prison prononcées cette année pourraient alors se transformer en un emprisonnement de 10 ans pour ceux qui dirigeaient Union Carbide au moment de la catastrophe.

Cour suprême, Inde

En 1996, la Cour suprême changeait les chefs d’accusation pour 8 cadres dirigeants de l’usine d’où une fuite de gaz létaux avait entraîné la mort de 10 000 personnes en 1984. Le passage de la section 304-II du code pénal indien à la section 304A signifiait que les responsables de la tragédie seraient accusés de 'mort pour négligence' et non plus 'd’homicide'. Un changement radical puisque les peines de prison maximales passaient ainsi de 10 ans à 2 ans. Et le 7 juin dernier, les 8 accusés ont été en effet condamnés à 2 ans de prison, créant un vent de rage dans la société indienne.

Mais le Central Bureau of Investigation (CBI) ne l’entend pas ainsi. Il a formulé un recours qui a été accepté par la Cour suprême. Le plus haut tribunal indien va réexaminer son jugement de 1996. Si la Cour revient sur son jugement de l’époque et requalifie les chefs d’accusation, il est fort probable que les 8 responsables de l’époque verront leurs peines augmentées de 8 ans.

Pour argumenter son recours, le CBI a accusé la direction de l’époque d’avoir délibérément ignoré des défauts mécaniques sur une canalisation menant aux réservoirs d’isocyanate de méthyle. C’est précisément cette canalisation qui a entraîné la fuite de 1984, qualifiée de 'plus grande catastrophe industrielle mondiale' par la presse indienne.

Le jugement sous des termes plus sévères satisfera sans doute les familles des victimes et la société indienne dans son ensemble. Mais le sort du principal accusé, le directeur de l’usine de nationalité américaine Warren Anderson restera certainement le même : protégé par l’administration américaine qui se refuse à accepter les demandes d’extradition indiennes, il peut tranquillement vivre sa confortable retraite sur le territoire américain.

timesofindia.indiatimes.com

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