A la rescousse de la langouste rouge

Malgré les pratiques de pêche durable adoptées dans plusieurs états du littoral, les populations de langouste mexicaine connaissent un déclin important, attribué à la pêche illégale …

Par GVadmin Modifié le 27 avril 2012 à 15 h 58

Malgré les pratiques de pêche durable adoptées dans plusieurs états du littoral, les populations de langouste mexicaine connaissent un déclin important, attribué à la pêche illégale. En cause également, un marché peu regardant, ne valorisant pas suffisamment les efforts entrepris par les pêcheurs qui tentent de préserver cette ressource.

Langouste rouge

Chaque année, quelques 600 langoustiers prennent la mer au large de la péninsule de Basse-Californie et partent à la recherche de langoustes rouges. Pour les capturer, ils utilisent près de 30 000 pièges, avec lesquels ils remontent 1 350 tonnes de crustacés au cours des cinq mois que dure la saison.

Depuis 2004, grâce au soutien de l’ONG Comunidad y Biodiversidad, les pêcheurs de la région se sont regroupés pour former une association baptisée FEDECOOP et décrocher ensemble l’écolabel de pêche durable accordé par le Marine Stewardship Council (MSC).

Cet organisme, créé en 1997 par le WWF et par la multinationale anglo-hollandaise Unilever, délivre une certification valable cinq ans qui garantit que les méthodes de pêche employées permettent la survie de l’espèce à long terme.

Pour l’obtenir, les pêcheurs doivent fabriquer eux-mêmes les pièges qu’ils utilisent à l’aide d’un fil de fer spécial. Ce matériel artisanal comporte également un orifice qui laisse s’échapper les langoustes trop petites. La capture doit avoir lieu à une profondeur maximale de 20 mètres, là où se regroupent les individus adultes durant le printemps boréal.

FEDECOOP compte aujourd’hui 1 500 pêcheurs et devrait obtenir le renouvellement de son écolabel au cours de l’année 2010. Seules 94 exploitations ont obtenu la certification MSC à travers le monde, et le Mexique a été le premier pays en voie de développement à la décrocher. Pourtant, les pêcheurs de FEDECOOP ne cachent pas leur amertume et expliquent que malgré la reconnaissance obtenue, ils ne bénéficient pas d’un meilleur prix de vente, qui permettrait d’encourager leurs pratiques.

Boosté par la demande internationale, le cours de la langouste approche 31 dollars le kilo et incite de nombreux pêcheurs au braconnage. Le non respect des périodes autorisées et l’utilisation de matériel interdit, comme les filets, les amènent à capturer des femelles sur le point de pondre et des individus trop jeunes, mettant en péril la reproduction de l’espèce.

Près de 90 % des langoustes mexicaines sont destinées à l’exportation vers les États-Unis, la France et la Chine. Cette dernière représente le principal marché et n’est pas très exigeante quant à la gestion durable des ressources.

À l’autre bout du pays, au large de la péninsule du Yucatán, un projet similaire a vu le jour autour de la pêche de la langouste des Caraïbes. Plusieurs coopératives de pêcheurs tentent de promouvoir l’exploitation durable de ce crustacé dans les réserves naturelles de Banco Chinchorro et de Sian Ka’an. Leur objectif est de mettre en place une appellation d’origine contrôlée et de favoriser la commercialisation directe des langoustes jusqu’au consommateur, en évitant les intermédiaires.

Malgré ces initiatives, les populations de langouste atteignent actuellement des niveaux critiques, aussi bien sur les côtes pacifiques que dans la mer des Caraïbes, et les initiatives de pêche durable se révèlent insuffisantes pour permettre la reconstitution des stocks.

tierramerica.info

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