Un récif de corail exceptionnel menacé par un complexe touristique de luxe

Les eaux du parc national de Cabo Pulmo abritent l’unique récif corallien vivant d’Amérique du Nord, vieux de 20 000 ans. Le promoteur espagnol Hansa Urbana se propose de …

Par GVadmin Modifié le 27 avril 2012 à 15 h 59

Les eaux du parc national de Cabo Pulmo abritent l’unique récif corallien vivant d’Amérique du Nord, vieux de 20 000 ans. Le promoteur espagnol Hansa Urbana se propose de construire à proximité une véritable ville dédiée au tourisme, avec piste pour jets privés, marina, usine de dessalement et pas moins de deux terrains de golf… Le complexe pourrait accueillir plusieurs milliers de riches vacanciers.

Plage de Cabo Pulmo

Comment, en 2008, l’État mexicain a-t-il pu donner son feu vert pour la construction d’une gigantesque station balnéaire, à deux pas seulement du parc national marin le plus riche en biodiversité de tout le Golfe de Californie ? Les habitants de la petite localité de Los Cabos ne comprennent toujours pas, eux qui luttent depuis plus de 20 ans pour préserver ce récif corallien, déclaré patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Cette région du littoral mexicain abrite 226 des 800 espèces marines que compte la Mer de Cortés. Pour mettre un frein à la pression exercée par la pêche et les activités sportives, ses habitants ont mis en place un programme de conservation dès 1995, puis la zone a été déclarée parc national en l’an 2000. Pas question aujourd’hui de la laisser entre les mains des promoteurs immobiliers.

Baptisé Cabo Cortés, le projet touristique occuperait quelques 3 800 hectares, sur lesquels seraient construits 3 655 chambres, 7 816 résidences, deux terrains de golf, un petit port pouvant accueillir 490 embarcations, des centres commerciaux ainsi que 5 000 logements destinés aux ouvriers et au personnel chargé de faire fonctionner le complexe. Environ 4,5 millions de mètres cubes d’eau seraient accordés au développement de ce projet, dans une région où l’eau douce est une ressource précieuse. Une fois terminées, les usines de dessalement rejetteraient 500 litres de saumure par seconde à proximité du parc marin, mettant en péril les espèces marines du récif.

En Espagne, les projets touristiques ont depuis longtemps déjà défiguré le littoral, et les opportunités de développement se font rares. Cette saturation du marché pousse les grands groupes comme Hansa Urbana a cherché des paradis naturels dans d’autres pays. Le promoteur, sous le coup d’une enquête pour non-respect des normes de construction de l’un de ces projets en Espagne, pourrait cependant rencontrer des problèmes similaires au Mexique.

Le Semarnat (le Secrétariat à l’Environnement et aux Ressources Naturelles), après avoir constaté des irrégularités, vient en effet de décider que l’entreprise devra soumettre une nouvelle étude d’impact environnemental. Les écologistes, Greenpeace en tête, se félicitent de cette décision et réclament l’annulation pure et simple du projet, qui détruira selon eux les récifs coralliens en quelques années seulement.

jornada.unam.mx

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