Le ‘Greenwashing’ raté de l’industrie minière

Conscients des dégâts environnementaux qu’elle pourrait provoquer, les Costaricains s’opposent à l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert utilisant du cyanure.

Par GVadmin Modifié le 27 avril 2012 à 16 h 09

Conscients des dégâts environnementaux qu'elle pourrait provoquer, les Costaricains s'opposent à l'ouverture d'une mine d’or à ciel ouvert utilisant du cyanure. Pour tenter de convaincre la population, la multinationale canadienne à l'origine du projet n’hésite pas à qualifier ce type d'exploitation d'industrie minière verte, à grand renfort de publicité dans tous les médias du pays. Malgré les importants moyens mis en œuvre, 90 % des habitants du Costa Rica restent hostiles au projet.

Vue de la plage de Crucita, Costa Rica. © Jaime del Castillo

Tout ce qui brille n'est pas or : les habitants de Crucitas, une région minière du nord du pays, à la frontière du Nicaragua, ont appris à se méfier des promesses trop alléchantes, surtout lorsque celles-ci proviennent d’industriels avides d’exploiter les richesses de leur sous-sol. Pour la deuxième fois depuis 2008, la firme canadienne Infinito Gold a investi des millions de dollars dans une campagne publicitaire dans la presse écrite et audiovisuelle, qui répète en boucle qu’au Costa Rica, l’exploitation minière 'verte' est possible, et vante au passage les bénéfices que cette industrie pourrait générer dans le pays.

Mais les débats s’opposant au projet se multiplient dans les médias, les universités et les collèges, et ont convaincu près de neuf habitants sur dix du caractère mensonger du slogan de l’entreprise minière.

En 2005, le gouvernement de l’époque avait  accordé un permis d’exploitation au groupe canadien, après que celui-ci ait mené à bien une étude d’impact environnemental. Mais face à la pression de mouvements citoyens dénonçant les dégâts provoqués par les produits chimiques employés pour l’extraction de l’or, Infinito Gold a dû interrompre l’ensemble de ses activités en 2008. Depuis, le groupe tente de redorer son blason, mais ne parvient pas à rallier l’opinion publique à sa cause.

Car entretemps, le pouvoir exécutif a changé de mains, et Laura Chinchilla, la nouvelle présidente du Costa Rica, semble bien décidée à n’autoriser aucun nouveau projet minier. Par ailleurs, un moratoire suspend le développement des exploitations à ciel ouvert ou souterraines utilisant du mercure ou du cyanure, et interdit la délivrance de nouveaux permis.

Infinito Gold dispose cependant d’une autorisation antérieure à ces mesures, et se trouve dans une situation juridique complexe. La présidente pourrait donc décider d’annuler purement et simplement le décret accordé par son prédécesseur au groupe canadien, mettant ainsi un terme à l’extraction aurifère dans cette région du pays.

Au mieux, la firme pourra prétendre à une indemnisation, mais il semble que malgré ses efforts de 'communication', les écologistes aient déjà gagné la partie.

elpais.cr

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