Écologie post-mortem, les pompes funèbres se mettent au vert

Fumées d’incinération et produits de conservation des corps toxiques, enfouissement de matières plastiques… Même mort, l’être humain pollue encore ! Pour y remédier, les professionnels du secteur funéraire proposent des solutions alternatives, …

Par GVadmin Publié le 10 novembre 2010 à 7 h 34

Fumées d’incinération et produits de conservation des corps toxiques, enfouissement de matières plastiques… Même mort, l’être humain pollue encore ! Pour y remédier, les professionnels du secteur funéraire proposent des solutions alternatives, qui vont du cercueil biodégradable au filtre pour crématorium.

© Tatiana Popova

L’idée d’enterrement naturel n’est pas nouvelle : les pays anglo-saxons et d’Europe du nord ont déjà pris une large avance dans ce domaine au cours des dernières années. L’organisation anglaise The Natural Death préconise par exemple d’éliminer tout superflu des cérémonies mortuaires, afin de faciliter un rapide retour à la terre du corps des défunts et promouvoir la vie.

La demande croissante pour ce genre d’obsèques a incité certaines entreprises funéraires espagnoles à proposer de nouveaux produits, notamment des cercueils écologiques. Les essences de bois nobles sont évitées au profit de bois certifié FSC (gestion durable des forêts), le vernis est remplacé par une peinture à l’eau, le coton est substitué aux fibres synthétiques pour le garnissage intérieur, et les cercueils ne comportent pas de fermoir métallique.

Pour conserver le corps, les dérivés du formol ne sont désormais plus utilisés, car hautement polluant et toxique pour les personnes qui le manipulent. Une augmentation du nombre de cancers a été constatée parmi les employés exposés à ce produit. Ainsi, d’autres substances, telles que les biocides, sont à l’essai pour les remplacer. Certaines pompes funèbres espagnoles proposent même des suaires ou des costumes 100% coton avec boutons en bois, afin d’assurer une dégradation totale.

Les tissus synthétiques s’avèrent nocifs également en cas de crémation, car ils libèrent des toxines en brûlant. Mais ce sont les plombages à base de mercure qui génèrent les problèmes de pollution atmosphérique les plus importants. C’est pourquoi les crématoriums espagnols s’équipent peu à peu de filtres destinés à limiter les émissions de fumées toxiques.

L’entreprise funéraire LIMBO va plus loin, en proposant des cercueils en deux parties. Seule la boîte intérieure, entièrement biodégradable, sera enterrée. L’élément extérieur ressemble à un cercueil conventionnel et après la cérémonie, il est récupéré par l’entreprise, qui se contente de le louer.

Une initiative comparable permet désormais d’acquérir des urnes funéraires biodégradables, afin de pouvoir les déposer dans la nature sans générer de pollution. Certains modèles comportent même une graine qui permettra de faire naître un arbre là où les cendres seront abandonnées. Une idée bienvenue, alors que les Espagnols sont de plus en plus nombreux à opter pour la crémation pour leurs obsèques (29%).

Si les Galiciens se montrent réfractaires à ces nouvelles tendances et continuent de préférer les luxueux cercueils en bois noble, les habitants de Catalogne et des Baléares comptent en revanche parmi les plus écologistes à l’heure de quitter ce monde.

elmundo.es

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