Le Tara fait escale à Buenos Aires

La nouvelle mission du Tara ? L’exploration du génome des micro-organismes marins, qui seront collectés en chemin puis analysés au cours de la prochaine décennie afin de permettre la création d’une bibliothèque scientifique en libre accès.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 10 h 37

Le célèbre navire océanographique français, le Tara, accueille à son bord une biologiste argentine qui accompagnera les scientifiques durant leur expédition dans les eaux de l’Atlantique Sud. Sa mission ? L’exploration du génome des micro-organismes marins, qui seront collectés en chemin puis analysés au cours de la prochaine décennie.

Le Navire TARA, goélette précédemment baptisée Antarctica, avec laquelle l'explorateur Jean-Louis Étienne a effectué ses voyages polaires dans les années 1990, puis ayant appartenu au navigateur Peter Blake sous le nom de Seamaster.

Depuis peu, un pavillon français un peu particulier flotte dans les eaux du port de plaisance de la capitale argentine. Sa coque en aluminium n’est plus de première jeunesse, et son pont encombré d’une multitude d’étranges appareils laisse deviner qu’il ne s’agit pas d’un bateau de tourisme.

Le Tara est une goélette scientifique française qui a quitté le port de Lorient le 5 septembre 2009. Après un premier tour du monde qui s’est terminé dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, le Tara est reparti en mission et fait route vers la Terre de Feu, avant de mettre le cap sur l’Antarctique.

Un inventaire de la vie terrestre

Pour son capitaine, Olivier Marien, cette expédition est comparable au projet de Darwin, qui a profité de ses voyages pour dresser un inventaire de la vie terrestre. L’équipage du Tara s’intéresse en revanche à la biodiversité marine, et plus particulièrement à la vie microscopique. Vincent Hilaire, journaliste à bord du Tara, signale que les micro-organismes marins filtrent 50% du dioxyde de carbone de la planète et qu’il est essentiel d’évaluer leur adaptation au réchauffement climatique.

La biologiste marine argentine Rosana Di Mauro, de l’Institut National d’Investigation et de Développement de la Pêche (Inidep), se joindra aux 15 membres de l’équipage du Tara durant un mois. Elle explique que la goélette se dirigera principalement vers des régions encore inexplorées, mais que les scientifiques procéderont également à des prélèvements dans des zones déjà visitées au cours d’une précédente expédition en 1989, ce qui leur permettra d’analyser l’évolution de la biodiversité dans ces endroits précis.

Une goélette habituée des longues expéditions

Le projet Tara Océans est organisé par un consortium scientifique international et compte avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Créée à la demande du célèbre explorateur français Jean-Louis Étienne, la goélette a déjà parcouru 31 000 km lors de son premier voyage. En traversant la Méditerranée, la mer Rouge et l’océan Indien, pour finalement accoster en Afrique du Sud, les 70 scientifiques qui se sont relayés à son bord ont eu le privilège de découvrir de nombreux micro-organismes inconnus, notamment l’un des 'chaînons manquants' de l’évolution des métazoaires.

Pour son second périple, le Tara naviguera sur les océans de l’hémisphère sud et rejoindra Auckland, en Nouvelle-Zélande, après être passé par la mer de Weddell, en Antarctique, l’île de Pâques et les Galápagos.

Les informations recueillies seront peu à peu numérisées et permettront la création d’une bibliothèque en libre accès. Les scientifiques estiment qu’il faudra entre 10 et 15 années de travail aux laboratoires qui participent au projet afin d’analyser l’ensemble des échantillons prélevés.

lanacion.com.ar

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