Création de quatre nouveaux parcs nationaux en Patagonie

La présence de pétrole dans les eaux australes argentines fait redouter une catastrophe écologique semblable à celle du Golfe du Mexique, qui mettrait en péril l’extrême biodiversité de cette région. Ces inquiétudes …

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 9 h 51

La présence de pétrole dans les eaux australes argentines fait redouter une catastrophe écologique semblable à celle du Golfe du Mexique, qui mettrait en péril l’extrême biodiversité de cette région. Ces inquiétudes ont donné lieu à la naissance de nouvelles zones protégées totalisant plus d’un million d’hectares.

Pingouins de Magellan

Selon le coordinateur du Forum pour la conservation de la Mer Patagonique et de ses Zones d’Influence, Santiago Krapovickas,

Ce que la marée noire du Golfe du Mexique nous a appris, c’est que même les techniques utilisées par les entreprises les plus modernes peuvent nécessiter plusieurs mois pour colmater une fuite, ce qui dans notre cas serait un véritable désastre.

Les écosystèmes marins patagoniques hébergent en effet de très nombreuses espèces de mammifères, d’oiseaux, de mollusques et de poissons. Ils s’étendent sur plus de 3 millions de kilomètres carrés, dont seulement 0,5% sont protégés. On ne comptait jusqu’à présent qu’un seul parc national marin côtier, dans la province australe de Santa Cruz, et celui-ci ne disposait que de maigres ressources pour assurer une gestion efficace.

Le sommet de la biodiversité qui s’est tenu au Japon le 27 octobre dernier aura été l’occasion pour l’Administration des Parcs Nationaux (APN) d’Argentine d’annoncer la création de quatre nouvelles aires marines protégées : le Parc Marin Côtier Patagonique Austral, dans la province du Chubut, les parcs de l’île du Pingouin et de Makenke, dans la province de Santa Cruz, et le Parc National Marin Banco Burwood, au sud des Malouines.

L’entrée en fonctionnement de ces nouvelles aires devrait prendre entre deux et cinq ans et portera à 1 360 800 hectares la superficie protégée, soit 1,5% du territoire marin national. On reste loin des 10% prévus pour 2020 par la Convention sur la biodiversité écologique, dont l’Argentine est signataire depuis 1994. Santiago Krapovickas rappelle cependant qu’il est inutile de raisonner en termes de surface lorsqu’il s’agit des océans. La mer est un milieu tridimensionnel et c’est son volume qui importe : chaque mètre cube d’eau peut en effet abriter des millions de vies.

Le parc de Patagonie Australe s’étend sur 132 000 hectares. C’est l’une des zones marines argentines où la biodiversité est la plus importante : la crevette rose et le merlu viennent s’y reproduire et ses nombreux îlots offrent un abri aux pingouins de Magellan (Spheniscus magellanicus).

Les côtes de l’île du Pingouin hébergent quant à elles le célèbre gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome), un manchot dont les sourcils jaunes se terminent par de longs panaches de plume qui se dressent de chaque côté de la tête. Cette zone couvre au total plus de 170 000 hectares de mer et d’îles.

Le parc de Makenke s’étend sur 90 000 hectares et l’on y trouve également de nombreuses espèces de pingouins et d’oiseaux marins.

La zone la plus difficile à contrôler sera toutefois le parc Banco Burwood : Situé au beau milieu de l’océan Atlantique, non loin des îles Malouines dont l’Argentine et l’Angleterre se disputent toujours la souveraineté, il reste pour l’instant largement inexploré. On estime cependant qu’il abrite une immense diversité d’invertébrés, d’éponges, de coraux d’eau froide, de mollusques uniques et de nouvelles espèces. D’importants gisements de pétrole et de gaz ont également été signalés dans cette région : c’est sans doute ce qui explique la volonté de protéger ces écosystèmes avant qu’il ne soit trop tard.

tierramerica.info

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