La lutte pour l’alphabétisation continue

Malgré les résultats encourageants de Cuba, du Venezuela et de la Bolivie, qui ont réussi à éradiquer l’analphabétisme, les Objectifs du Millénaire restent pour l’instant hors de portée au niveau régional.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 9 h 51

Malgré les résultats encourageants de Cuba, du Venezuela et de la Bolivie, qui ont réussi à éradiquer l’analphabétisme, les Objectifs du Millénaire restent pour l’instant hors de portée au niveau régional. L’accès à une éducation de base se heurte souvent à un manque de volonté politique et à l’urgence provoquée par la pauvreté.

© Andy Dean

Selon l’Unesco, 776 millions de personnes à travers le monde ne savent toujours ni lire ni écrire et 75 millions d’enfants ne vont pas à l’école. Les prévisions de l’ONU tablaient sur une réduction de 50% du taux d’analphabétisme en 2010, mais la baisse n’a pas dépassé 10%.

En Amérique latine, on compte encore 39 millions d’analphabètes et 110 millions d’adolescents n’ayant pas terminé l’école primaire. Malgré les avancées incontestables obtenues par le gouvernement de Lula en matière de lutte contre la pauvreté, le nombre d’analphabètes au Brésil se monte à 14 millions, soit 40% du total pour la région.

Une situation qui justifie sans doute le choix du thème principal du 20ème sommet ibéro-américain, qui s’est tenu il y a peu dans la ville argentine de Mar del Plata. Les représentants des 22 pays participant ont décidé de s’intéresser à l’éducation et l’intégration sociale en s’engageant à investir 100 milliards de dollars pour cette cause d’ici 2021. Conformément au calendrier fixé par les Nations Unies, les pays ibéro-américains se sont fixés l’année 2015 comme date limite pour l’alphabétisation de l’ensemble de leurs populations.

Si l’on en croit l’Unesco, il suffirait que les gouvernements latino-américains consacrent 5% de leur budget à l’éducation pour y parvenir. Malheureusement, l’aide économique internationale pour ce secteur est en baisse. Ce désintérêt des donateurs serait dû au manque de transparence de l’administration des fonds en Amérique latine dans le domaine de la lutte contre l’analphabétisme et au peu d’avancées concrètes constatées.

Pour certains analystes, ces mauvais résultats sont avant tout la conséquence d’un manque de volonté politique : les pays comptant le plus d’analphabètes seraient également les plus corrompus et ceux dont les gouvernements affichent le moins de transparence. L’éducation encouragerait donc la démocratie, tandis que sa dégradation bénéficierait à une classe gouvernante autocrate.

Le Pérou, le Costa Rica, l’Équateur et le Chili ont obtenu des résultats encourageants, même si les politiques d’éducation doivent faire face a une réalité socio-économique difficile. Dans les milieux les plus défavorisés, les enfants abandonnent souvent leur scolarité pour commencer à travailler dès le plus jeune âge, tandis que dans certaines communautés rurales, les femmes sont contraintes de quitter l’école pour prendre en charge des tâches ménagères.

Grâce à son programme baptisé Yo sí puedo (Moi, je peux y arriver), lancé dans les années 60, Cuba a réussi à éradiquer l’analphabétisme à moindre coût, démontrant ainsi que l’éducation n’était pas uniquement une question de moyens financiers. Malgré des chiffres contestés, le Venezuela a annoncé en 2005 avoir atteint cet objectif lui aussi, en s’inspirant du modèle cubain. La Bolivie, l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine, en a fait autant en 2008.

observadorglobal.com

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