Des caméras embarquées pour lutter contre la surpêche

Dès le 1er janvier, les bateaux de pêche opérant dans l’océan Atlantique Sud devront emporter à leur bord un nouveau système de surveillance vidéo afin de freiner l’effondrement des stocks de merlu, …

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 14 h 30

Dès le 1er janvier 2011, les bateaux de pêche opérant dans l’océan Atlantique Sud devront emporter à leur bord un nouveau système de surveillance vidéo afin de freiner l’effondrement des stocks de merlu, dû à la capture d’individus trop jeunes et au non-respect des zones protégées.

Merlus préparés pour la vente

Les premiers essais auront lieu à bord de 40 navires de fort tonnage pendant 90 jours, au terme desquels le dispositif sera installé sur l’ensemble de la flotte de pêche argentine. Seuls les pêcheurs artisans en seront exemptés. Les caméras, semblables aux boîtes noires équipant les avions, permettront de vérifier si le matériel de pêche utilisé laisse s’échapper les individus juvéniles comme l’exige la loi, la taille des prises effectuées, et si du poisson est rejeté en mer. Ce nouveau système permet aussi de localiser les bateaux, afin de savoir s’ils pénètrent dans les zones de pêche interdites.

Norberto Yauhar, sous-secrétaire à la Pêche et à l’Agriculture, explique que l’Argentine sera le premier pays au monde à appliquer une telle mesure de façon obligatoire. Toutefois, les entreprises du secteur ont exprimé leur désaccord et l’initiative a été accueillie avec prudence par les organismes militant en faveur d’une gestion durable de la pêche, qui réclament une politique globale afin de lutter contre la surexploitation des ressources marines.

Le manque de contrôle qui a prévalu au cours des deux dernières décennies a conduit à la disparition de 80% des stocks de merlu, et selon la Fondation pour la Vie Sauvage (la branche Argentine du WWF),

60% des merlus pêchés à l’heure actuelle sont des individus juvéniles : une situation qui met en péril la survie de l’espèce.

Les responsables des organisations environnementales estiment que la nouvelle mesure ne sera efficace que si elle est accompagnée d’une diminution des quotas autorisés. Les caméras risquent sinon de se contenter de documenter l’effondrement des stocks de pêche.

Cette méthode de contrôle reste toutefois perçue comme une avancée positive, et Norberto Yauhar tient à rassurer les organismes qui s’inquiètent de possibles fraudes. Les dispositifs seront en théorie inviolables, et les images filmées pourront être comparées avec les données enregistrées en temps réel par satellite. Du côté de l’État comme des organisations écologistes, on s’accorde à dire que le système actuel d’inspecteurs embarqués a de toute façon fait la preuve de son inefficacité et qu’il est temps de trouver de nouvelles solutions.

Malgré la baisse du volume de prises constatée cette année, le merlu reste la première exportation argentine de produits issus de la mer, et le secteur a enregistré des profits sans précédent en raison de l’augmentation importante du prix du poisson sur le marché international. L’Europe, en particulier l’Espagne, est le principal importateur.

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