L’éducation, victime des catastrophes naturelles

En 37 ans, 124 catastrophes naturelles se sont abattues sur Fidji, essentiellement des cyclones, des inondations et des sécheresses, et l’éducation en a payé le prix fort …

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 15 h 16

En 37 ans, 124 catastrophes naturelles se sont abattues sur Fidji, essentiellement des cyclones, des inondations et des sécheresses, et l’éducation en a payé le prix fort.

© Sergej Razvodovskij

Depuis 1972, les désastres dont a été victime Fidji ont coûté des centaines de millions de dollars et affecté près d’un million d’habitants. A elle seule, la sécheresse de 1997-1998 aura coûté 120 millions et touché 40 000 personnes.

L’éducation ne sort jamais indemne de ces ravages. Que ce soit sur le plan matériel (fournitures scolaires emportées par les inondations) ou psychologique (événement traumatisant pour la population et les enfants en particulier), les familles pauvres sont toujours durement affectées. En 1997, avec la sécheresse, l’absentéisme a fortement augmenté car les familles pauvres n’avaient plus assez de nourriture, de récoltes et de sources de revenus pour scolariser les enfants. Les plus chanceux ont pu profiter d’un repas par jour fourni par différentes organisations soucieuses de permettre aux enfants de continuer leur éducation. 1997 est maintenant presque oublié mais l’île n’est pas prête pour la prochaine sécheresse.

L'impact sur les écoles

La plupart des écoles sont en trop mauvais état pour tenir le coup en cas de choc. Aucune rénovation n’est entreprise, on ne fait que réparer les dégâts une fois la catastrophe passée, ce qui interrompt le bon fonctionnement de l’école.

En outre, les écoles sont utilisées comme centres d’évacuation en cas de crise, perturbant la bonne conduite des classes et l’apprentissage des enfants. Quand les écoles sont fortement endommagées, des abris de fortune sont construits pour essayer de continuer les cours. Les écoles rurales peinent à trouver des fonds pour financer la reconstruction, et les aides du gouvernement sont très lentes à arriver en raison de lourdes procédures administratives.

L'impact sur les performances

On observe que les examens de fin d’année après le cyclone de 2003 ont un taux de réussite en baisse. L’année suivante, les chiffres remontent, ce qui tend à prouver que les enfants sont affectés dans leur parcours scolaire.

Autres impacts :

Les catastrophes naturelles détruisent les ressources et sources de revenus pour les familles rurales, le matériel scolaire, et les possessions des familles les plus pauvres, entraînant une révision des dépenses du foyer, dans laquelle les frais de scolarité n’ont plus la priorité. Le manque de revenus entraîne un mauvais régime alimentaire, affaiblissant les enfants et augmentant le taux d’absentéisme.

Les dégâts sur les infrastructures rendent aussi plus difficile le trajet jusqu’à l’école et causent aussi des coupures de courant, parfois pendant plus d’un mois. Après une inondation, certaines familles peuvent refuser d'envoyer leurs enfants à l’école, le trajet étant trop dangereux.

Les recommandations

Les petites îles comme Fidji doivent prendre au sérieux l’impact des catastrophes naturelles sur les enfants et exiger que les écoles soient prêtes matériellement et financièrement en cas de désastre, afin de ne plus dépendre des aides gouvernementales et associatives dont le fonctionnement est trop lent.

Une meilleure communication entre les écoles et le ministère doit être établie, pour donner une image plus claire de la situation à longueur d’année, pas seulement en temps de crise, et ainsi mieux évaluer les besoins pour préparer les écoles à toute catastrophe. Cela passe entre autres par l’introduction dans le programme scolaire de cours de sensibilisation aux catastrophes naturelles.

Les ONG prêtes à aider doivent être en contact avec les écoles et être mises au courant des besoins réels, au lieu de distribuer le même matériel obsolète et inadapté à chaque crise. Parallèlement, les écoles doivent documenter clairement les aides reçues.

Enfin, chaque village doit avoir un centre communautaire polyvalent qui pourrait servir de centre d’évacuation afin que les programmes scolaires ne soient pas perturbés systématiquement.

Avec la croissance démographique et la concentration de la population sur le littoral, les risques sont toujours plus grands, et continuent à interrompre la bonne croissance économique des communautés, d’autant que les catastrophes naturelles semblent prendre de plus en plus d’ampleur.

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