‘Articulteurs’ ou graines de terroristes?

En bombardant de graines les terrains vagues et les espaces verts délaissés, un groupe de jardiniers pas comme les autres fait surgir des plantations de légumes dans les endroits les plus inattendus, au cœur même de la capitale …

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 16 h 05

En bombardant de graines les terrains vagues et les espaces verts délaissés, un groupe de jardiniers pas comme les autres fait surgir des plantations de légumes dans les endroits les plus inattendus, au cœur même de la capitale.


Née au Japon dans les années 70, la technique employée par ces 'commandos écolos' a été mise au point par un microbiologiste nommé Masanobu Fukuoka. Le procédé consiste à fabriquer des 'bombes végétales', en enrobant une grande quantité de graines dans un mélange de terre et d’argile en poudre. Après quelques jours de séchage, les boules durcissent pour former des projectiles faciles à lancer aux quatre coins de la ville. Cette enveloppe protège surtout les graines contre les animaux et les intempéries, augmentant fortement leurs probabilités de germination.

Malgré leurs airs de guérilleros urbains, ces amoureux de la nature agissent en plein jour et en toute légalité, puisqu’ils se contentent de bombarder des espaces publics. Depuis 2009, les terrains vagues et les parterres municipaux à l’abandon constituent leurs cibles privilégiées. Les espèces semées sont très diverses, avec toutefois une préférence pour les plantes autochtones comme la courge, les haricots ou le quinoa. Celles-ci s’accommodent parfaitement des conditions climatiques de Buenos Aires et permettent des récoltes de qualité, même avec une irrigation peu importante. Cette initiative est très bien accueillie par les habitants des quartiers concernés, qui se chargent généralement d’assurer l’arrosage des cultures.

Judith Villamayor, la coordinatrice du groupe, explique que l’objectif principal du projet est de promouvoir l’autogestion alimentaire et la préservation des espèces autochtones, tout en valorisant des espaces délaissés par les pouvoirs publics. Ses auteurs se définissent eux-mêmes comme des 'articulteurs' et bénéficient du soutien de plusieurs organismes, notamment du Centre culturel d’Espagne à Buenos Aires (CCEBA) et de Pro Huerta, un programme national de jardins biologiques qui leur fournit les graines.

Agissant en groupe d’une quinzaine de personnes, ces militants d’un nouveau genre utilisent les réseaux sociaux pour se faire connaître et recruter de nouveaux membres. Les bombardements ont lieu tous les mercredis et samedis dans les quartiers du Microcentro, du Congreso, de San Telmo, de Barracas et de Once.

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