Une série de scandales éveille la grande distribution au développement durable

Dioxine dans les œufs, conditions de travail scandaleuses chez des distributeurs… Les consommateurs allemands ont été servis de ce genre de nouvelles ces derniers mois. Le boycott qui a suivi de plusieurs enseignes a réveillé les dirigeants …

Par GVadmin Modifié le 17 juillet 2012 à 15 h 27

Dioxine dans les œufs, conditions de travail scandaleuses chez des distributeurs... Les consommateurs allemands ont été servis de ce genre de nouvelles ces derniers mois. Le boycott qui a suivi de plusieurs enseignes a réveillé les dirigeants qui cherchent à rattraper leur retard dans les pratiques de durabilité.

Les présentoirs du discounter textile Kik rappellent étrangement la forme de la croix gammée. © Jared Preston

Le scandale de la dioxine des oeuf allemands qui a éclaté le mois dernier a été largement suivi par la presse française. Les pratiques de la chaîne de textile lowcost Kik ont en revanche moins fait couler d’encre de ce côté du Rhin. Cette filiale du géant de la distribution Tengelmann a été accusée de payer des salaires misérables à ses vendeuses (5€ de l’heure), de collaborer avec des sous-traitants faisant travailler des enfants au Bangladesh, et même d’avoir des présentoirs en forme de croix gammée… La réaction du consommateur allemand a été immédiate. Selon une enquête de GfK réalisée auprès de 1 043 personnes, 13,5% des consommateurs auraient boycotté la marque après les révélations faites par la chaîne publique ARD. Après Kik, c’est un autre distributeur, la chaîne de drogueries Schleker qui a été accusée de déverser ses produits invendus dans les égouts, alors même qu'ils constituaient un risque pour l’environnement. Selon cette même enquête de GfK, 12% des personnes interrogées auraient boycotté cette enseigne.

Après cette série de scandales, les consommateurs sont aux aguets. Et le monde de la distribution réagit. Car si l'industrie allemande est une référence en termes de pratiques responsables, ce n’est pas le cas de son commerce. Metro, leader du retail outre-Rhin et accessoirement troisième retailer au monde (après Wal-Mart et Carrefour, et juste devant l’anglais Tesco), n’a mis en place une démarche de développement durable que l’année dernière. Mais elle prend cette démarche au sérieux, car c’est son PDG Eckhard Cordes qui préside le 'comité durabilité' de la société. Son concurrent Rewe a mis en place il y a quelques jours une 'ligne directrice pour des pratiques durables' à laquelle tous ses employés doivent se soumettre. Et cela devient nécessaire.

La responsabilité sociale devient un critère de compétitivité majeur

..., déclare Boris Hedde, de l’institut de recherche sur le commerce de Köln.

Les informations négatives sur une marque ont un impact fort et durable sur la clientèle. Selon nos recherches, une seule information qui pousse à un boycott influence les consommateurs pendant un an. Le fait d’être reconnu comme une entreprise aux pratiques responsables peut en revanche apporter des parts de marché et une telle démarche est bénéfique pour toutes les entreprises.

Il est donc temps que les enseignes de distribution s’y mettent. Il aurait certes été plus heureux qu’elles le fassent pour de nobles raisons, plutôt que par réaction. C’eût été cependant étonnant qu’il en soit ainsi au pays de Aldi, Lidl et consorts, connus pour leur souci de l’économie. Finalement, les scandales récents auront eu le mérite de réveiller les consciences !

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