Pour une culture d’entreprise de la responsabilité

Par melanie.mangold Modifié le 26 juillet 2012 à 15 h 03

Côté industriel, du raffinage du pétrole à la confection de médicaments, en passant par l’extraction de l’or, la production de bon nombre de biens nécessite une grande quantité d’eau comme l’indique un article de Partage des Eaux. Dix-huit litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 litre de carburant, 400.000 litres pour fabriquer une voiture, 750.000 litres pour produire une tonne de papier journal, et 8.000 litres par tonne de produit final lors du traitement des sables et schistes bitumeux du Canada. Sans parler que l’usage des métaux lourds, des graisses, des solvants et autres produits industriels concourt à l’essor de la pollution.

A quelques nuances près, les industriels causent autant de dégâts hydriques que les agriculteurs. Mais plutôt que de pousser des cris d’orfraie, applaudissons les progrès réalisés dans les économies d’eau. Par exemple, pour diminuer la consommation d’eau nécessaire à la préparation de ses sauces tomates, Unilever, en 2007, s’est résolue à s’approvisionner exclusivement chez des agriculteurs utilisant l’irrigation goutte-à-goutte. Et deux ans plus tard, le groupe anglo-néerlandais a parrainé un programme de formation des irrigants hispanophones en partenariat avec l'Université de Californie.

© Ivan Mikhaylov

Autre exemple intéressant : en proie, ces dernières années, à des critiques acerbes en raison de sa grande consommation des eaux souterraines en Inde, Coca-Cola affiche désormais le visage d’une entreprise qui se veut « neutre en eau » d’ici 2012. L’objectif du groupe américain – troisième producteur mondial d'eau en bouteilles –  est de reproduire sur l’eau les projets de neutralité et de compensation carbone en finançant des programmes de restauration des rivières et en s’adonnant à la récolte des eaux de pluie.

Gestion de l’eau en entreprise

Misant sur la transparence, en avril 2009, le Finlandais Raisio devient le premier groupe agroalimentaire à mettre en place un label H2O indiquant sur chaque produit fabriqué le nombre de litres d’eau utilisés. Ainsi, 100 grammes de flocons d’avoine Elovena nécessitent 101 litres d’eau : 99,3% pour la culture, 0,57% pour la fabrication et 0,16% pour les matériaux d’emballage.

Les spécialistes de l’agroalimentaire ne sont d’ailleurs pas seuls à adopter un comportement responsable. Toujours selon un article de Partage des Eaux,

IBM aurait ainsi économisé 375.000  m3 sur une année à travers des actions d’efficience de l’usage de l’eau, et 315.000 m3 supplémentaires grâce au recyclage.

Columbia Steel aurait économisé 63 millions de m3 en utilisant l’eau de pluie et en révisant ses tours de refroidissement pour faire recirculer l’eau.

Il ne fait pas de doute que ces initiatives forment le premier jalon d’une volonté des entreprises de préserver l’eau douce. Sauf qu’à regarder de plus près, débloquer des fonds et déployer des moyens technologiques pour limiter significativement la consommation d’eau sont des choix que toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre.

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