Un an après la catastrophe, l’impact environnemental à long terme reste incertain

Les spécialistes mexicains estiment qu’il faudra plusieurs années pour déterminer les conséquences de la marée noire et maintiennent leur vigilance. Les résidus de pétrole déposés sur les fonds marins et les millions de litres…

Par GVadmin Modifié le 27 juillet 2012 à 16 h 33

Les spécialistes mexicains estiment qu’il faudra plusieurs années pour déterminer les conséquences de la marée noire et maintiennent leur vigilance. Les résidus de pétrole déposés sur les fonds marins et les millions de litres de dispersants utilisés affecteront probablement la faune pendant plusieurs décennies.

Parmi les espèces les plus menacées dans leur reproduction par la pollution après la marée noire: la tortue marine. © James Cornwell (Wikimédia Commons)

La pêche menacée

L’effondrement de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril 2010, allait provoquer la mort de 11 personnes et la pire marée noire de l’histoire de l’industrie pétrolière : près de 5 millions de barils de brut déversés en mer pendant trois longs mois, au cours desquels l’entreprise BP a cherché par tous les moyens à colmater son puits. Au final, seuls 800.000 barils ont pu être récupérés.

Un an plus tard, si les plaques de pétrole ont quasiment disparu des plages américaines, les séquelles de la catastrophe continuent d’inquiéter les scientifiques, et la bataille pour sauver les écosystèmes de la région est loin d’être gagnée.

Sharon Herzka, chercheuse au Centre d’Investigation Scientifique et d’Enseignement Supérieur d’Ensenada (Cicese), étudie de près les effets de la marée noire et prévoit des répercussions indirectes négatives sur la reproduction des tortues et des mammifères marins au cours des années à venir. Les poissons de grande taille, notamment le thon rouge et le thon albacore, comptent parmi les espèces les plus menacées, ce qui fait craindre un effondrement des stocks de pêche dans le Golfe.

Ces ressources sont pourtant vitales pour de nombreuses populations du littoral, tant au Mexique qu’à Cuba ou aux États-Unis. Le problème n’est pas nouveau : en 1979 déjà, le Golfe du Mexique a dû faire face à la deuxième pire marée noire de l’histoire, lorsque l’explosion de la plateforme pétrolière mexicaine Ixtoc avait entrainé le rejet de 3,3 millions de barils de brut à la mer.

Les dispersants mis en cause

Les eaux du Golfe possèdent une capacité importante de dégradation des hydrocarbures, mais les scientifiques sont préoccupés par les boules de pétrole brut qui se sont déposées sur les fonds marins, suite à l’utilisation de produits chimiques servant à diluer les nappes de surface. Certaines espèces pourraient en effet les ingérer et les faire pénétrer dans les chaînes alimentaires. Pas de quoi rassurer les écologistes, puisque BP reconnaît avoir déversé 6,8 millions de litres du dispersant Corexit.

Selon les spécialistes, ces polluants chimiques peuvent entraîner des problèmes physiologiques chez les poissons, perturber leur cycle de reproduction et affecter de manière directe leurs populations.

Par ailleurs, une zone de plusieurs kilomètres de long présentant de faibles niveaux d’oxygène, signe de pollution importante, a été détectée dans les eaux américaines. Les experts mexicains craignent qu’elle ne se déplace en direction du littoral de l’état de Tamaulipas, bordé de nombreuses mangroves.

Malgré ces inquiétudes, les États-Unis n’ont pas hésité à attribuer dix nouveaux permis de forage dans les eaux du Golfe, mettant fin au moratoire qui prévalait jusqu’ici.

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