Voyage au centre de la terre, là où personne n’est encore allé

L’homme va-t-il réussir à perforer l’écorce terrestre pour explorer les entrailles de la planète ? C’est le pari de 30 scientifiques qui creuseront un puits de 2 kilomètres sous le plancher océanique, afin de mieux comprendre la tectonique des plaques et les cycles du carbone.

Par GVadmin Modifié le 25 juillet 2012 à 17 h 19

L’homme va-t-il enfin réussir à perforer l’écorce terrestre pour explorer les entrailles de la planète, comme l’avait imaginé Jules Verne ? C’est le pari d’un groupe de 30 scientifiques qui creuseront un puits de 2 kilomètres sous le plancher océanique, afin de mieux comprendre la tectonique des plaques et les cycles du carbone.

Le navire de forage JOIDES Revolution va peut-être permettre de comprendre le fonctionnement du stockage de CO2 par l'océan. ©ODP

Un navire pétrolier pour une exploration scientifique

Surmonté d'une tour métallique de 60 mètres de haut, le JOIDES Resolution (JR), autrefois utilisé pour la prospection d'hydrocarbures, ressemble plus à une plate-forme pétrolière qu'à un navire scientifique.

Il emporte pourtant à son bord un laboratoire sophistiqué, ainsi qu’une équipe de chercheurs dirigée par Damon Teagle, de l'Université de Southampton et par Benoît Ildefonse, chercheur en géosciences à l’université de Montpellier. Leur mission : analyser des roches prélevées près du manteau de la planète, la couche intermédiaire située entre le noyau et l'écorce terrestre.

Forage profond en zone de faille

Pour cela, le JOIDES Resolution a mis le cap en direction d'une chaîne volcanique sous-marine située à 900 km au large des côtes costaricaine, dans les eaux internationales du Pacifique Est. Le lieu n'a pas été choisi au hasard : il s'agit en effet d'une dorsale où la croûte océanique connaît une croissance ultra-rapide (20 cm par an contre 10 en moyenne dans le reste du monde), avec pour conséquence un amincissement de l'écorce terrestre.

Les scientifiques utiliseront un puits existant d'une profondeur de 1.500 mètres et comptent creuser 500 m supplémentaires, avec l'espoir de rencontrer des roches magmatiques appelées gabbros. Personne n'a encore réussi à s'approcher autant du cœur de notre planète, et les échantillons analysés permettront certainement de lever le voile sur les mystères qui entourent la formation de l'écorce terrestre.

Comprendre le captage de CO2 au fond des mers

Benoît Ildefonse espère que cette expédition permettra aussi de mieux comprendre le changement climatique. Les océans stockent en effet d’immenses quantités de gaz à effet de serre, notamment de CO2, et la modélisation de ces phénomènes est essentielle dans la lutte contre le réchauffement planétaire.

Les scientifiques suspectent les roches profondes de jouer un rôle déterminant dans l’absorption du carbone :

Nous espérons pouvoir quantifier ce carbone, qui est peut-être piégé dans les roches grâce à des interactions avec l’eau de mer

, explique le chercheur français.

Cette mission internationale financée par 24 pays devrait durer six semaines, au cours desquelles le JOIDES Resolution se maintiendra à la verticale du puits, afin de déployer plusieurs kilomètres de tubes, d’une quinzaine de centimètres de diamètre. Ceux-ci permettront de remonter des ‘carottes’ minérales, qui seront ensuite analysées à bord du navire.

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