Voir la vie en rose grâce aux chips de couleur

Bleues ou rouges, ces chips issues du commerce équitable ont conquis les marchés français et belges, pour le plus grand bonheur des producteurs de la région de Huancavelica. Cultiver des espèces autochtones redevient rentable et permet à de nombreuses familles de la région de joindre les deux bouts.

Par GVadmin Modifié le 2 août 2012 à 14 h 58

Bleues ou rouges, ces chips issues du commerce équitable ont conquis les marchés français et belges, pour le plus grand bonheur des producteurs de la région de Huancavelica. Cultiver des espèces autochtones redevient rentable et permet à de nombreuses familles de la région de joindre les deux bouts.

Transformées en chips multicolores, les pommes de terre du Pérou ont permis de créer un commerce équitable à Huancavelicas. © Edgar Amador Espinoza M.

La patate: du repas traditionnel aux chips psychédéliques

Pour les habitants de la localité de Pazos, dans les Andes péruviennes, un repas sans patates, c’est tout simplement impensable. La pomme de terre constitue l’aliment de base, toujours présent sur la table familiale. Mais heureusement, avec près de 400 variétés cultivées, il y a peu de risque de s’en lasser !

Alors que ces espèces tombaient peu à peu dans l’oubli au profit d’autres variétés offrant de meilleurs rendements, des paysans ont décidé de retrousser leurs manches et, avec l’aide de l’ONG française Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), ils ont transformé ces tubercules colorés en chips.

C’est ainsi que l’Association de Producteurs Agricoles pour l’Industrie Andine (Agropia) a vu le jour en 2009. Depuis, presque 20 tonnes de chips ont pris la mer en direction de l’Europe, où elles ont surpris les gourmands aussi bien par leur couleur que par leur saveur.

Des chips garanties commerce équitable et 100% bio

Tant et si bien que le Comité Royal Belge n’a pas hésité à décerner à ce produit la distinction "Golden Archer" 2010, qui récompense l’innovation, la qualité et le succès rencontré auprès des consommateurs.

Du côté des producteurs, ce nouveau débouché est perçu comme une véritable bouffée d’oxygène. Ce système d’échange commercial plus juste leur permet de vendre leur pommes de terre à 2 sols le kilo (0,50 €), contre seulement 60 centimes en moyenne auparavant.

Ils sont également incités à préserver l’environnement grâce à des tarifs plus attractifs pour la culture biologique. Le prix du kilo monte à 2,70 sols pour le kilo de pommes de terre bio et a déjà poussé plusieurs producteurs à cultiver des parcelles 100% naturelles.

Une opportunité pour le développement de Pazos

De quoi alléger un peu le fardeau de l’extrême pauvreté qui touche la majorité des habitants de cette région. Certains rêvent déjà d’acheter une camionnette pour transporter les récoltes, de goudronner quelques morceaux de route, ou encore de rénover le centre de soins du village, perdu au milieu des montagnes.

Pour moi, travailler selon les règles du commerce équitable a permis un changement très important (…) Les programmes sociaux ne fonctionnent pas, c’est de projets comme celui-là dont nous avons besoin,

, affirme Rolando Romero, président d’Agropia.

Cette initiative transforme par la même occasion les paysans en conservateurs d’un patrimoine millénaire. Pour preuve, la "collection" d’Élmer Chávez, qui cultive près de 300 variétés grâce auxquelles il a gagné plusieurs concours régionaux.

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