Blood diamond (2007)

Une grosse machine hollywoodienne qui dénonce des pratiques crapuleuses, c’est plutôt rare. C’est là tout le mérite de Blood Diamond, de Robert Zwick. Derrière les aspects Blockbuster, ce film dévoile le trafic de diamant qui a servi à alimenter le violent conflit au Sierra Leone de 1991 à 2002…

Par GVadmin Modifié le 1 août 2012 à 15 h 40

Une grosse machine hollywoodienne qui dénonce des pratiques crapuleuses, c’est plutôt rare. C’est là tout le mérite de Blood Diamond, de Robert Zwick. Derrière les aspects blockbuster, ce film dévoile le trafic de diamants qui a servi à alimenter le violent conflit au Sierra Leone de 1991 à 2002, responsable de 100 à 200.000 morts, orchestré en particulier par le diamantaire sud-africain De Beers. Voilà un film qui vous détournera des bijouteries si vous voulez garder bonne conscience.

Synopsis : Au cours de la sanglante guerre civile au Sierra Leone, un pêcheur nommé Salomon Vandi (Djimon Hounsou) voit son fils enlevé par les rebelles du RUF (Revolutionary United Front) et est envoyé comme esclave dans une mine de diamants. C’est là qu’il en découvre un d’une taille unique, qu’il cache sur place avant de s’enfuir. Réfugié à Freetown, il rencontre un trafiquant et mercenaire rhodésien, Dany Archer (Leonardo Di Caprio), qui accepte de l’aider à retrouver son fils. Mais celui-ci exige en échange que Salomon l’aide à retrouver le diamant. Ils sont rejoints par une journaliste en reportage nommée Maddy Bowen (Jennifer Connely), qui va vite se retrouver dépassée par les évènements.

Contexte : Ce n’est pas le seul film contemporain à s’en prendre aux profiteurs de guerre et autres vautours. On remarquera qu’il est sorti seulement un an après Lord of War (d’Andrew Niccol), avec lequel il a des points communs, en particulier la corrélation entre trafic de diamants et trafic d’armes.

Ici, le film se concentre sur le trafic de pierres proprement dit et sur l’exploitation esclavagiste qu’il engendre, car de nombreux "prisonniers de guerre" ont été envoyés en travail forcé dans les mines. De nombreux éléments du film sont authentiques, comme la présence d’ ex-militaires rhodésiens ou sud-africains, et d’un groupe de mercenaires inspiré de la société militaire privée  Executive Outcomes, qui participa au trafic en gérant et surveillant les mines jusqu’à sa dissolution en 1998. Même si le film se concentre sur le seul Sierra Leone, d’autres pays africains comme l’Angola ou la RDC ont connu ce genre de pratiques. Il est un peu dommage que des chiffres ne nous soient pas donnés pour faire le bilan de ce trafic : selon Ian Smilie, dans son ouvrage Blood on the stone, quatre millions de personnes seraient mortes dans les guerres liées aux diamants africains. Certes, les choses ont bien changé, en particulier avec le "Processus de Kimberley" signé en 1999, obligeant les diamantaires et les gouvernements à créer un système mondial de certification pour éviter que ces diamants ne se retrouvent dans le commerce légal. Mais le trouble persiste, au point que De Beers s’est alarmé de la sortie du film, affirmant bien haut que "l’industrie du diamant a aujourd’hui dépassé cette période de conflit".

Comme quoi, une fiction peut faire aussi mal qu’un bon documentaire. C’est ce qu’affirme d’ailleurs le réalisateur Edward Zwick : « La conscience politique peut être réveillée par une œuvre de divertissement autant que par des discours. Rien ne nous interdit de traiter un thème provoquant par le biais d’une histoire palpitante ».

Site du film: blooddiamondmovie.warnerbros.com

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