Les centrales nucléaires se préparent à l’impossible

En Finlande comme dans les autres pays nucléarisés, l’ordre du jour est à la sécurité. Depuis Fukushima, “impossible n’est plus impensable”, et les nouvelles études de sécurité testent désormais les scénarios les plus catastrophiques. À la grande satisfaction du ministère, leurs conclusions sont des plus rassurantes.

Par GVadmin Modifié le 2 août 2012 à 17 h 21

En Finlande comme dans les autres pays nucléarisés, l’ordre du jour est à la sécurité. Depuis Fukushima, "impossible n’est plus impensable", et les nouvelles études de sécurité testent désormais les scénarios les plus catastrophiques. À la grande satisfaction du ministère, leurs conclusions sont des plus rassurantes.

D'après les tests de la STUK, les centrales nucléaires finlandaises sont à l'abri des risques que connait le Japon. Pas question de baisser la garde pour autant. (Wikimédia Commons)

"Stress test" pour les centrales finlandaises

Théoriquement, tous les dix ans, à l’instigation de l’autorité de sécurité nucléaire nationale (STUK), toutes les centrales nucléaires finlandaises en activité passent une visite de sécurité. Pour les centrales Olkiluoto 1 et 2,  les études remontent à 1997 et 2008. Pour Loviisa 1 et 2, la dernière évaluation a eu lieu en 2007. Enfin, en 2009, l’étude concernait la construction des nouvelles centrales. Les conclusions avaient été présentées dans les candidatures des exploitants postulants, Fortum, TVO et Fennovoima.

Fait nouveau, la dernière étude a pris en compte des phénomènes comme, une considérable élévation du niveau des mers, l’état de la banquise, les conditions sismiques et d’autres menaces extérieures, par exemple des catastrophes pétrolières. Tout ce qui pourrait avoir un impact.

Des résultats rassurants

Le rapport sur les dispositions prises par les centrales nucléaires finlandaises en cas d’inondation et autres catastrophes naturelles vient d’être remis au ministère de l’Économie finlandais. Ses conclusions ?

1° Les centrales finlandaises ne sont pas concernées par de nouvelles menaces ou carences qui nécessiteraient des améliorations immédiates sur le plan de la sécurité.

2° Des phénomènes naturels violents, similaires aux événements japonais, sont à écarter en Finlande.

Pourtant, objecte prudemment la STUK, l’accident de Fukushima oblige les exploitants nucléaires à se préparer en permanence à des circonstances naturelles exceptionnelles. Par exemple, quel serait l’impact d’une submersion de la centrale de Loviisa, par exemple ? Ou des niveaux de gel et de chaleur extrêmes ? Ces évènement, bien que qualifiés d’ "hautement improbables, voire physiquement impossibles" sont désormais inclus dans les études. Les autorités nucléaires s’interrogent aussi sur la capacité des systèmes de certaines centrales à résister à des tremblements de terre plus puissants que ceux imaginés pour la Finlande jusqu’à maintenant.

Des améliorations à faire

Le ministre des Affaires Économiques, Mauri Pekkarinen,  se félicite de ce rapport :

Les conclusions de la STUK ont confirmé notre perception : le niveau de sécurité des centrales nucléaires finlandaises est élevé. En revanche, après ce qui s’est produit au Japon, il n’est pas déraisonnable que le nucléaire continue à se perfectionner, pour écarter même les plus infimes risques d’accident.

Les sociétés d’énergie elles aussi se penchent toujours sur le fonctionnement des systèmes d’urgence qui sécurisent la fourniture énergétique en cas d’accident. À Fukushima, leur panne avait provoqué l’interruption du refroidissement des réacteurs.

Fukushima dans toutes les têtes

Selon la STUK, au moment de rédiger la réglementation sur la sécurité nucléaire, l’expérience de Fukushima sera prise en compte. De même lorsqu’on décidera des priorités dans les mesures établies par le programme de recherche sur la sécurité. Jusqu’à maintenant, il n’a pas semblé nécessaire de procéder à des changements à grande échelle.

La sécurité des centrales nucléaires finlandaises s’est bien améliorée depuis des années. De plus, les producteurs d’énergie disposent de programmes à long terme pour gérer les centrales vieillissantes, déterminer la durée leur exploitation et les rendre plus sûres

, affirme la STUK.

Fin juin, la STUK remettra un rapport complémentaire plus détaillé au ministère. Mais il ne sera pas rendu public car il comporterait des informations… qui pourraient être utilisées à des fins d'attentat contre une centrale nucléaire !

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