Freetown à la merci des glissements de terrains

A Freetown, capitale du Sierra Leone, la déforestation sauvage est sans contrôle. Mais la coupe illégale du bois a pour conséquence des glissements de terrain à répétition, qui détruisent les habitations sauvages construites sur les forêts arasées.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 16 h 23

A Freetown, capitale du Sierra Leone, la déforestation sauvage est sans contrôle. La coupe illégale du bois a pour conséquence des glissements de terrain à répétition. Ils détruisent les habitations sauvages construites sur les forêts arasées.

Avec l'explosion urbaine, les collines alentours sont déboisées. Les glissements de terrains se multiplient, les victimes aussi. © World66 (Wikimédia Commons)

Pas de contrôle sur la déforestation

La population de Freetown au Sierra Leone déboise sauvagement les collines périphériques afin de pouvoir y bâtir. Elle pâtit déjà de cette déforestation qui fragilise le sol.

Il y a 15 ou 20 ans, les collines autour de Freetown étaient couvertes de forêts. Aujourd’hui, des habitations s’entassent tant bien que mal, grâce à un système de terrasses bricolées, le "packing". Il n’y a pas de routes, ici, seulement des sentiers de pierres accidentés. Il faut parfois escalader pour arriver chez quelqu’un.

Un manque flagrant d’infrastructures pour une population en plein boum

La population de Freetown a explosé. Avec un taux de natalité élevé, des arrivées massives de ruraux, et de personnes déplacées par la guerre civile, elle est estimée à plus d’un million d’habitants. Par conséquent, les logements en ville sont rares. Les gens s’agglutinent sur ces collines. Et les problèmes comme l’évacuation des eaux, le manque d’énergie, d’installations ou d’infrastructures sont exacerbés.

Du Pakistan aux États-Unis, en passant par les Philippines, les mégapoles luttent contre le manque d’espace pour une population qui explose et qui colonise des terrains inhospitaliers. Avec parfois des conséquences dévastatrices.

Des habitations dangereuses

Un résident des collines de Freetown résume la situation :

Nous n’avons pas les connaissances pour construire des maisons plus sûres, et le gouvernement ne s’occupe pas de planification ou du respect des régulations.

Alors la population coupe les arbres, brise les roches et fait du “packing”. L’arrivée de la saison des pluies et de ses déluges quotidiens réveille les craintes de catastrophes et de glissements de terrain, à juste titre. Deux bébés ont été tués l’an dernier quand un rocher s’est détaché et a atterri sur leur maison. Toutefois, personne ne respecte les interdictions de construire en terrain dangereux. Un fonctionnaire qui venait détruire des habitations illégales a même été assassiné il y a quelques années.

D'autres solutions à envisager ?

Le professeur de démographie Samuel Weekes pense qu’il faudrait aider le développement d’autres centres urbains et des zones rurales. La pression démographique sur Freetown pourrait alors s'alléger. Selon lui, l’action de la municipalité se limite à faire de la sensibilisation et à encourager les gens à ne pas s’installer dans des zones dangereuses. Il conclut :

Nos pluies sont diluviennes dans ce pays, et les gens transforment le sol et la végétation. Il faut s’attendre à un désastre.

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