Entrevue avec Marie-Monique Robin – Réalisatrice du documentaire "Mon poison quotidien"

Pour la 1ère canadienne du documentaire Notre poison quotidien, Green et Vert, de passage à Montréal, a rencontré la réalisatrice choc du Monde selon Monsanto.

Par GVadmin Modifié le 11 décembre 2012 à 17 h 15

Pour la 1ère projection canadienne du documentaire Notre poison quotidien, Green et Vert a rencontré la réalisatrice choc du Monde selon Monsanto de passage à Montréal.

Présentation de l'enquête "Notre poison quotidien"

Green & Vert :Que s’est-il passé après Le Monde selon Monsanto, Comment en êtes-vous arrivée à votre nouvelle enquête Notre poison quotidien ? Pouvez-vous nous la présenter ?

Marie-Monique Robin : Ce nouveau documentaire est dans la continuité du film et du livre le monde selon Monsanto. Pendant mon  enquête, trois questions me revenaient à l’esprit :

  1. Monsanto est-elle une exception ?  Ou, est-ce que toutes les entreprises chimiques se comportent ainsi ?
  2. Comment les produits chimiques sont-ils réglementés et testés ? On estime qu’il y a 100.000 produits chimiques qui ont envahi le marché après la seconde guerre mondiale et que seulement 10% ont été testés. Ce qui n’est pas beaucoup... C’est le cœur de mon enquête.
  3. Y- a-t-il un lien entre l’apparition de ces produits chimiques (pesticides et additifs alimentaires) et ce que l’OMS appelle l’épidémie de maladie évitable - les cancers, les maladies neuro-dégénératives (Parkinson, Alzheimer, les troubles de la reproduction, le diabète et même l’obésité) ? Pour moi, le lien est évident. Si vous prenez les chiffres fournis par l’OMS  il n’y a aucun doute là-dessus. Et il n’y a pas d’autres explications que l’exposition aux produits chimiques.

G&V : Pouvez-vous parler de votre travail d’investigation ? Comment s’est-il déroulé ?

MMR : Je suis allée dans 11 pays. J’ai rencontré une cinquantaine de scientifiques qui travaillent sur ces questions et 17 représentants des agences de règlementation. Aussi bien l’OMS que les organismes qui en dépendent comme le JMPR (Joint Meetings on Pesticide Residues), le JECFA (Joint Expert Committee on Food Additives), des représentants de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et de la FDA (Food and Drug Administration).

J’ai pris les éléments un par un. Le premier étant les pesticides, je me suis intéressée aux agriculteurs qui y sont directement exposés. Il y a énormément d’études qui démontrent le lien entre l’exposition aux pesticides et certains types de cancers.

Aujourd’hui, il y a un consensus chez  les scientifiques qui travaillent sur ces questions pour dire que ce lien existe. D’ailleurs, il y une situation nouvelle en France. Lorsque vous êtes agriculteur, que vous avez un certain type de cancer et que vous prouvez l’utilisation de pesticides dans vos champs,  vous pouvez obtenir la reconnaissance d’une maladie professionnelle par la MSA. Preuve que petit à petit on reconnait le lien!

Dans un deuxième temps, je me suis intéressée aux résidus de pesticides sur les fruits et légumes et leurs éventuels effets sur les consommateurs. C’est un lien plus difficile à prouver. Il fallait donc s’intéresser à la réglementation. C’est la Dose journalière Acceptable (DJA) qui est le fondement de toute la règlementation mondiale. Elle correspond à la dose journalière d’une substance chimique que l’on est censé pouvoir ingérer sans tomber malade. Je démontre que cette fameuse DJA a été inventée sur un coin de table et j’ai reconstitué son histoire. Et lorsque vous commencez à fouiller, c’est assez effrayant…

Lire aussi :

A quoi bon s’empoisonner l’existence ? Certains produits s’en chargent bien. C’est le postulat de ce documentaire de Marie-Monique Robin, sur un empoisonnement quotidien dissimulé au grand public par les producteurs d’intrants. Un danger public largement ignoré des consommateurs.

Christine Lacaze

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Môzust se ballade au marché...

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