Le rythme effréné des projets met en péril l’Amazonie

Des projets d’ingénierie toujours plus nombreux liés à une urbanisation accélérée posent des difficultés aux archéologues locaux. Cette situation est mise en lumière par les recherches d’Eduardo Góes Neves, du Musée de l’Archéologie et de l’Ethnologie de l’Université de São Paulo (MAE/USP).

Par GVadmin Modifié le 7 août 2012 à 14 h 56

Des projets d’ingénierie toujours plus nombreux liés à une urbanisation accélérée posent des difficultés aux archéologues locaux. Cette situation est mise en lumière par les recherches de Eduardo Góes Neves, du Musée de l’Archéologie et de l’Ethnologie de l’Université de São Paulo (MAE/USP).

La multiplication des projets en Amazonie détruit des vestiges archéologiques uniques au monde, faute de service d'archéologie préventive. © Bunks (Wikimédia Commons)

Des expertises archéologiques à vau-l'eau

La construction de centrales hydroélectriques comme celles de Belo Monte et de Jirau, l’ouverture de routes comme celle qui reliera Manaus à Porto Velho, et les constructions immobilières constituent ses principales préoccupations.

En Amazonie, le pouvoir public finit par détruire, directement ou indirectement, le patrimoine archéologique ; la plupart du temps, par ignorance.

Avec seulement 11 formations en archéologie dans tout le pays, presque toutes réservées à des étudiants de 3ème cycle, le déficit de professionnels est grand. Des jeunes finissent par être responsables d’audits et signent des rapports d’experts alors qu’ils n’ont aucune expérience.

Pas d'étude de qualité

Or ces rapports sont cruciaux puisqu’ils permettent d’autoriser et délivrer des permis de construire, et semblent lucratifs pour ces jeunes professionnels.

En trois ans, nous allons perdre une partie de notre force de recherche, faute d’archéologues. On ne peut pas mener des études de qualité dans un délai aussi court

, assure Eduardo Gòes Neves.

Contrairement à ce croit que la majorité des Brésiliens, l’Amazonie est peuplée depuis plus de 12.000 ans. Sa population possède des traditions et des rites bien définis, des organisations sociales complexes, et une grande diversité culturelle.

Une forêt pas si vierge que ça

Certaines régions ont été vidées suite à la colonisation européenne, à partir du XVIème siècle. Comme l'explique Eduardo.

Les peuples américains ont domestiqué de nombreuses plantes, mais n’avaient pas d’animaux domestiques. Les Européens élevaient des porcs, des poules, et cette proximité a provoqué des maladies que les indiens ne connaissaient pas

Ainsi, de nombreuses zones qui étaient auparavant occupées par les indiens ont été recouvertes de forêt. "Une grande partie de ce que nous appelons la forêt vierge existe, en vérité, depuis 500 ans".

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