Main basse sur les emplois verts pour les nouveaux diplômés!

Le secteur des emplois verts est en plein essor et rempli de promesses. Tant dans les perspectives d’emplois que dans l’engouement qu’il suscite chez les jeunes, particulièrement sensibles aux questions sociales et environnementales. Gros plan sur la situation aux États-Unis.

Quand le présentateur télé Howard Beale lâchait ses célèbres protestations, dans le film de 1976 Network, main basse sur la télévision, sur la société américaine et les mensonges sur lesquels elle repose, il était déjà un "vétéran", grisonnant et alcoolique, trainant derrière lui une lente et longue frustration transformée alors en colère…

Rachael Kleinberger est plus chanceuse (ou plus intelligente) puisque à tout juste 25 ans, elle sait déjà qu'elle souhaite quitter son emploi dans une société de production de téléréalité pour un poste dans un organisme sans but lucratif axé sur l'environnement. Elle témoigne :

Je veux faire quelque chose d'utile où, à la fin de la journée, je puisse dire : "je me sens bien d’avoir passé autant de temps à travailler."

Pourtant, de nos jours, avec cette situation économique fragile, on ne quitte pas un emploi prometteur dans les médias pour n’importe quoi. Mais les jeunes diplômés ne le voient pas de cet œil. Tout comme Mlle Kleinberger, ils veulent se sentir utiles et surtout participer à un changement.

Un emploi gratifiant et un environnement de travail sain

C’est pourquoi la nouvelle vague de diplômés universitaires souhaite entrer dans un secteur de carrière qui, comme les blogs ou autres médias sociaux, n’existait pas il y a une décennie à peine, et qu’aujourd’hui tous s’arrachent : le développement durable.

Autre facteur important à leurs yeux : la créativité et le travail d’équipe. Comme l’explique la jeune femme, ces deux éléments sont de la plus haute importance et doivent faire partie de sa description de tâches. A bas l’intimidation ou le rapport de force avec les autres employés ! Ce n’est pas pour eux.

Et voilà comment, soudainement, le "durable" devient l’adjectif incontournable des ".com " et autres start-up pour ces hordes de jeunes ambitieux.

Amelia Byers est directrice des opérations pour Idealist.org, un site web qui répertorie les opportunités d’emplois rémunérés ou non pour des associations sans but lucratif et des entreprises orientées dans le secteur "vert" - dont 5000 environ sont des organisations environnementales. Le nombre d’emplois liés à ces activités a presque triplé au cours des trois dernières années. Mme Byers commente :

Beaucoup de nouveaux diplômés viennent d'un environnement où le bénévolat et le service ont défini leur génération. Trouver un emploi avec une cause sociale ou environnementale est une valeur essentielle à leurs yeux.

Développement durable et ambition ne sont pas incompatibles

L'expansion des "emplois verts" ne se limite pas au secteur à but non lucratif. Ivan Kerbel, directeur du développement des carrières pour la Yale School of Management, a noté que les questions environnementales, comme la réduction des déchets et de l'empreinte carbone, sont de plus en plus importantes pour toutes les entreprises.

Et les étudiants des filières commerciales savent le reconnaître. Même ultra-ambitieux, les candidats aux MBA souhaitent intégrer les questions de développement durable dans leur formation, selon Ivan Kerbel :

Les grandes entreprises les ont toute adoptées (les questions de développement durable, ndlr), de telle façon que vous n'avez pas à vous sentir comme ghettoïsés dans ce créneau particulier.

Amelia Byers attribue cette croissance en partie à un changement générationnel "axé sur les valeurs" dans leurs activités professionnelles. Et sans surprise, ces emplois ont le vent en poupe.