Des terrains de foot construits en pneus recyclés

Le premier site de traitement de pneumatiques usagés du pays pourra transformer 30.000 tonnes de déchets à l’année. Leur gomme est très recherchée pour la fabrication de pelouse synthétique.

Par GVadmin Publié le 19 juillet 2011 à 6 h 43
© Regomax

Le premier site de traitement de pneumatiques usagés a ouvert ses portes et pourra transformer 30.000 tonnes de déchets à l'année. Le processus de recyclage permet de séparer et de valoriser les différents éléments, dont la gomme, très recherchée pour la fabrication de pelouse synthétique.

Terrain de football synthétique
En Argentine, les pneus usés pourront désormais servir de matière première à la construction de terrains de football synthétiques. © Regomax.com

Le paradis des moustiques

Chaque année, l'Argentine produit près de 100.000 tonnes de pneus usagés, dont 40.000 pour la seule métropole de Buenos Aires.

Abandonnés en pleine nature ou jetés à la décharge, ces déchets extrêmement encombrants mettent plus de 600 ans avant de se dégrader, provoquant au passage d'importants problèmes écologiques et sanitaires. Les vieux pneus constituent en effet un habitat de choix pour les rats et un lieu de reproduction privilégié pour les moustiques vecteurs de la dengue.

C'est dans ce contexte que l'Institut national de technologie industrielle (INTI) a décidé il y a 10 ans de former la Commission permanente de travail pour les pneumatiques hors d'usage (CEAMSEC) et de se mettre en quête d'un partenaire industriel intéressé par la construction d'une usine de recyclage.

C’est l’entreprise Regomax qui a présenté le projet jugé le plus solide, tant au niveau technique qu'au niveau économique, et qui a entrepris la construction du premier (et unique) site de recyclage de pneus d’Argentine.

18.000 pneus par terrain

Carina Potarsky, chercheuse à l’INTI, explique que jusqu'à présent, chaque commune devait s'acquitter d'une taxe pour que la CEAMSE vienne récupérer les vieux pneus. Désormais, cette taxe sera supprimée pour les localités qui les envoient au centre de traitement.

Une fois arrivés à l'usine, les pneus sont découpés en morceaux de 5 cm, avant d'être broyés pour séparer les différents éléments qui les constituent. Les fils métalliques de la structure sont en acier de haute qualité facilement recyclable, tout comme les tissus de la carcasse, qui sont offerts à des coopératives de recyclage.

Restent alors des granulés de gomme, principalement composée de caoutchouc, servant à l'élaboration de gazon synthétique pour les terrains de sport. La construction d'un terrain de football nécessite environ 100 tonnes de gomme, soit l'équivalent de quelques 18.000 pneus.

Des pneus pour fabriquer du ciment

Mais, avec une capacité maximale de 30.000 tonnes à l'année, l'usine de Regomax ne peut recycler plus d’un tiers de la production nationale. L’INTI cherche donc d'autres pistes pour traiter le reste des déchets.

Les grandes distances et la faible densité démographique de certaines régions rendent peu rentable l'installation de broyeurs ou le transport des pneumatiques usagés jusqu'à un centre de traitement.

Carina Potarsky estime que dans ces cas-là, les vieux pneus pourraient servir de combustible dans les fours à ciment, en s'assurant au préalable de leur mise en conformité afin de garantir que ce procédé ne génère pas de pollution atmosphérique.

notio.com.ar

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