Un régime moins riche en viande pour une planète moins polluée

Un rapport publié ce mois-ci par l’organisation américaine Environmental Working Group, juge nos assiettes ! Les choix alimentaires des consommateurs ont non seulement un réel impact sur leur santé, mais aussi sur l’environnement bien-sur.

Par GVadmin Modifié le 3 juin 2013 à 17 h 59

Un rapport publié ce mois-ci par l'organisationaméricaine Environmental Working Group, juge nos assiettes ! Les choix alimentaires des consommateurs ont non seulement un réel impact sur leur santé, mais aussi sur l’environnement bien-sur.

Il ne s’agit ni du Guide Michelin, ni du Bottin Gourmand. Mais du Meat Eater’s Guide to Climate Change and Health (« guide du mangeur de viande pour le changement climatique et la santé »). Publié en juillet 2011 par l’Environmental Working Group (EWG), cette étude détaillée prône une alimentation responsable, elle ne distribue pas d’étoiles, mais plutôt des claques…

La première pourrait logiquement être adressée aux Américains. Car si chacun d’entre eux prenait l’initiative de ne manger ni viande ni fromage, un seul jour par semaine pendant une année, cela équivaudrait à supprimer les rejets de gaz de 7,6 millions de voitures !

De l'enclos à la poubelle

Pour ses calculs, l’EWG a pris en compte toutes les étapes du cycle alimentaire : production, élaboration, logistique, consommation et gestion des déchets. Alors que les études précédentes en la matière ne ce concentraient que sur la première phase, celle de la production.

Le gaspillage est ici particulièrement pointé du doigt. Selon le rapport, la viande non consommée et jetée serait responsable de plus de 20% des émissions toutes viandes confondues. L’auteur du rapport, l’analyste Kari Hamerschlag, insiste sur ce point :

En mangeant et en jetant moins de viande, les consommateurs peuvent aider à limiter les dommages environnementaux liés aux quantités énormes de fertilisants, de carburants, de pesticides, d’eaux usées et de fumiers toxiques utilisés dans l’agroalimentaire.

Lundi sans viande

Auteur récompensé et personnalité télévisuelle, le chef Mario Batali milite également dans ce sens, en soutenant notamment le Meatless Monday Movement (« mouvement pour un lundi sans viande ») :

Demander à tout le monde de devenir végétarien, voire végétalien, n’est pas réaliste. La plupart des Américains mangent bien plus de viande que la normale. Mais nous pouvons nous concentrer sur des régimes avec plus de végétaux, et soutenir les fermiers qui élèvent leurs animaux de manière durable et humaine.

Car au-delà des risques de crise cardiaque, de cancer ou d’obésité dus à cette exposition accrue aux toxines, c’est bien l'écosystème qui pâtit de nos assiettes surprotéinées. EWG a ainsi travaillé de concert avec CleanMetrics, spécialiste des analyses environnementales, pour établir l’empreinte carbone de 20 types de viandes, de poissons, et de protéines laitières et végétales, élaborés de manière conventionnelle (non biologique).

Le cycle de la viande et ses impacts.
Une infographie interactive sur le site de l'EWG permet de connaître le cycle de la viande et ses impacts sur l'environnement. © Environmental Working Group

En voici quelques chiffres-clés :

  • Le bœuf génère plus du double des émissions nécessaires aux porcs, près de quatre fois celles causées par le poulet, et plus de 13 fois les rejets liés aux protéines végétales telles que les haricots, les lentilles ou le tofu.
  • Le fromage est la 3ème plus grande cause d’émissions. Plus la quantité de lait nécessaire à son élaboration est importante, plus nombreux sont les gaz à effets de serre.
  • Une grande part de ces émissions est générée pendant la phase de production : 90% pour le bœuf, 69% pour le porc, 72% pour le saumon, 68% pour le thon, et environ 50% pour le poulet.

Responsabilité du législateur

Le président d’EWG, Ken Cook, ajoute ainsi qu’une réduction significative de ces rejets ne dépendra pas seulement d’actions individuelles, mais aussi citoyennes :

Les consommateurs doivent convaincre Washington de mettre en place des politiques globales en faveur de l’énergie verte. Des réglementations renforcées et de meilleurs contrôles sont nécessaires pour réduire l’impact négatif de la production de viande sur le sol, l’air et l’eau.

EWG recommande aussi aux consommateurs d’acheter des portions adéquates pour réduire le gâchis, d’éviter de manger viande et fromage au moins un jour par semaine, et de choisir des produits « plus verts », biologiques et/ou éthiques.

Afin que son rapport soit également le plus digeste possible, EWG y a intégré des outils pratiques comme un graphique interactif, une fiche de rappel à mettre dans son portefeuille, un quizz, ou encore un guide pour déchiffrer les labels viande existants. Avant pourquoi pas, de réfléchir à son propre label ?

breakingnews.ewg.org

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