Le secteur greentech en voie de féminisation

Le secteur des Greentechs reste encore très masculin aux USA comme ailleurs. Des femmes essayent de s’imposer dans le paysage et d’apporter leur pierre à l’édifice … avec succès ! Au mois d’Août, découvrez chaque jour sur Green et Vert un nouveau portrait d’une ces “business women” de demain !

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 10 h 50

Le secteur des énergies propres est l’un des plus dynamiques au monde. Big-bang technologique, start-ups à succès, concurrence acharnée, et des milliards d’euros d’investissements…  Mais comme le secteur des énergies fossiles, il reste encore un milieu très masculin aux USA avec une sous-représentation flagrante de la gente féminine. Des femmes tentent de s’imposer dans le paysage et d’apporter leur pierre à l’édifice… avec succès!

Clean Energy Summit 2009 USA
Au Sommet national sur l'énergie propre de 2009, Cathy Zoi devait se sentir bien seule à l'écart des Al Gore (2ème en partant de la gauche) et autres pontes du secteur. L'ex-secrétaire d’État pour l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables a depuis quitté l'administration Obama pour créer en début d'année le puissant fonds d'investissement en énergies propres Silver Lake Kraftwerk. © Center for American Progress Action Fund

Une seule Directrice Générale (DG), par exemple, figure parmi le top 10 des entreprises greentech du Wall Street Journal publié le 4 mars 2011. Très peu de femmes également aux postes de cadres supérieurs. Le blog VentureBeat ose même parler de « foire à la saucisse ». De manière ironique bien sur…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En y regardant de plus près, on peut s’apercevoir que, doucement mais sûrement, les femmes s’immiscent dans le secteur greentech. Certaines dirigent leurs propres start-ups. D’autres gravissent les échelons au sein de grosses entreprises, ou investissent des dizaines de millions de dollars en capital risque.

Un travail de souris de labo

Aujourd’hui DG de l’American Wind Energy Association (association américaine de l’énergie éolienne), Denise Bode ne semble pas regretter son ancien poste de présidente de l’Independent Petroleum Association of America (association indépendante américaine du pétrole) :

Pendant longtemps, les industries du pétrole, du charbon, et du gaz étaient synonymes de travail pénible. Les cadres exécutifs devaient aussi se rendre sur le terrain pour superviser ce genre d’opérations. Quel que soit l’échelon, les femmes n’étaient pas vraiment bien vues.

En comparaison, il y a très peu de travail de terrain dans le secteur greentech. Les efforts requis pour recueillir l’énergie solaire ou pour concevoir un réseau de distribution d’électricité intelligent se concentrent en effet dans un laboratoire ou sur un écran d’ordinateur.

Ainsi, la tendance actuelle qui voit de plus en plus de femmes mettre le pied dans la Silicon Valley leur permet en retour de pénétrer le secteur greentech. Ce n’est pas un hasard alors de voir que 9 des 12 dirigeantes « vertes » les plus en vues selon Grist Magazine travaillent pour des entreprises basées dans la fameuse vallée californienne ou fondées par des investisseurs du coin.

Orientation scolaire

L’éducation fut également une barrière pour les femmes. Alors que celles-ci ont presque atteint la parité avec les hommes en ce qui concerne la réglementation salariale ou les diplômes de médecine, elles ont pris beaucoup de retard dans des domaines techniques comme l’ingénierie ou la géologie.

Les femmes ne raflent par exemple que 20% des diplômes de niveaux supérieurs en physique, en ingénierie, ou en informatique, selon l’American Association of University Women (association américaine des étudiantes universitaires). Un creux dans l’éducation qui engendre un écart sur le marché travail.

Impact social et collaboratif

Alors que les femmes occupent à peu près 46% des postes en sciences sociales ou humaines, elles ne représentent qu’un quart des ressources humaines en informatique et en mathématiques, et seulement 13% en ingénierie, selon les données du Bureau of Labor Statistics (département des chiffres du travail) pour l’année 2010.

Car les femmes, en particulier les quadragénaires, ont tendance à choisir des plans de carrière où elles peuvent avoir un impact social positif - la santé par exemple. Ou justement les énergies renouvelables, un "paradis" pour les bienfaiteurs sociaux qui veulent aussi faire de l’argent. Marianne Wu, partenaire spécialiste des technologies propres chez Mohr Davidow, évoque aussi un sens inné de la coopération :

Je crois que les femmes sont en général douées pour établir des connections et pour rassembler les pièces d’un puzzle, comme dans le secteur greentech où des disciplines nombreuses et variées doivent former un ensemble.

L'offre et la demande

A un niveau plus pratique, mais pas moins significatif, les femmes représentent aussi la majorité des consommateurs d’équipements durables. Lynn Jurich, DG chez SunRun, explique que lorsqu’elle vend de l’énergie solaire, « les acheteurs sont typiquement des femmes – souvent leurs maris n’ont aucune idée du montant de leurs factures d’électricité. »

Sur le long chemin vers la parité dans le leadership des entreprises greentech, les femmes pourront enfin compter sur leur propension à prospérer en temps de crise. Une crise qui a en plus boosté la croissance des technologies propres. Eleanor Roosevelt a dit un jour :

Les femmes sont comme des sachets de thé. Elles ne connaissent pas leur vraie force, jusqu’à ce qu’elles se trouvent dans l’eau chaude.

Une affirmation de plus en plus à propos, à une époque où l’humanité baigne dans l'ère du réchauffement climatique.

grist.org

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Christina Lampe-Önnerud, la reine Li-ion ( Boston-Power )

Les batteries lithium-ion sont partout. Mais les connaissons-nous vraiment? Christina Lampe-Önnerud, docteur en chimie inorganique, leur consacre tout son savoir. Présidente-fondatrice de Boston-Power, elle s’évertue à donner plus d’efficacité et de durabilité à ces indispensables artefacts modernes.

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Ann Marie Sastry, CEO, Sakti3.Ann Marie Sastry, au coeur de l’automobile (Sakti3)

Sakti3 est un fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules extrêmement prometteur. Ses valeurs : innovation et efficacité. Et son véritable moteur, sa source d’impulsion : Ann Marie Sastry, fondatrice, PDG, et… docteur en mécanique bien sur !

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