Ces fonds d’urgence qui n’arrivent toujours pas

Les archipels du Pacifique sont de plus en plus frustrés de voir les eaux monter plus vite que le niveau des fonds d’urgence promis pour les sauver de la noyade.

Par GVadmin Publié le 17 août 2011 à 6 h 21
Drapeau de Kiribati

Les archipels du Pacifique sont de plus en plus frustrés de voir les eaux monter plus vite que le niveau des fonds d’urgence promis pour les sauver de la noyade.

Il y a deux ans, la communauté internationale votait un budget de 30 milliards de dollars américains (environ 20,85 milliards d'euros) pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. A Kiribati, l’eau potable commence à manquer autant que l’argent nécessaire à sa protection. Les experts et les habitants s’inquiètent de la contamination des nappes d’eau douce sous les îles de l’atoll.

Sur place, les images de vagues s’écrasant sur les routes sont fascinantes mais font froid dans le dos quand on pense qu’elles ne font que dévorer le littoral, petit à petit. Les habitants se préparent à de constantes relocalisations des populations, avec les coûts et les tensions que cela implique.

Projets au rabais

L'Australie a financé une partie (300 000 dollars) des subventions nécessaires à la construction de 100 mètres de digue. Une sorte de frontière symbolique avec le réchauffement climatique, comme le dit Richard Marles, le Secrétaire parlementaire australien aux Affaires du Pacifique et à l’Immigration.

Le mur aurait dû faire 150 mètres, mais les fonds n’ont pas permis de finaliser le projet. La ministre des Affaires étrangères de Kiribati, Tessa Lambourne, lutte pour obtenir l’argent promis à Copenhague, mais les fonds sont ralentis par des passages par des agences multilatérales et autres institutions financières.

Pour pallier à ces retards dramatiques, 80% des fonds australiens pour l’adaptation au réchauffement climatique ont déjà été alloués. Une partie finance des programmes de test pour les nappes d’eau douce qui alimentent l’archipel. Ces nappes sont fines et fragiles, et pas assez en profondeur pour être à l’abri de la salinisation et de la pollution. Ce qui constitue une vraie menace pour les 45 000 habitants de l’île la plus densément peuplée de tout le Pacifique, et pour leurs cultures.

Système D

Les jeunes générations sont particulièrement conscientes de la menace et tentent d'éduquer l’ensemble de la population à une meilleure protection de leur environnement. Une solution mise en place en plus de la digue est la plantation de palétuviers, à laquelle même le Président a participé. Anote Tong est atterré par les retards pour débloquer les fonds :

C’était encore excusable il y a quelques décennies, mais maintenant que la science nous informe mieux, nous devrions réagir en fonction de ces informations.

L’ironie du sort est que les habitants du Pacifique sont ceux qui ont le moins participé au réchauffement climatique. Pourtant, dans 50 ans, moins peut-être, ils devront abandonner leurs terres natales.

abcasiapacificnews.com

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