La pression s’accroit sur les Roms

Les autorités serbes ont évacué cinq familles roms de leur maison de Belgrade début août, laissant vingt personnes sans abris, dont dix enfants. Un peu partout en Europe, les répressions se poursuivent contre cette minorité fragile économiquement.

Par GVadmin Modifié le 10 décembre 2012 à 11 h 37
Expulsion de Roms en Serbie en 2009. © Reuters

Les autorités serbes ont évacué cinq familles roms de leur maison de Belgrade début août, laissant vingt personnes sans abris, dont dix enfants. Un peu partout en Europe, les répressions se poursuivent contre cette minorité fragile économiquement.

Habitant dans un immeuble de la rue Skadarska, dans la capitale serbe, les Roms ont été forcés de quitter leur domicile, et d'embarquer toutes leurs affaires, sans que ne leur soit proposée une solution adéquate de relogement. Un avis de la Cour de justice en date du mois de juin a permis de légaliser toute la procédure, malgré la vive condamnation des associations de défense des droits de l'homme présentes en Serbie.

Les Roms, appelés aussi "Gitans", forment un groupe ethnique disséminé à travers toute l'Europe . Cette communauté, traditionnellement nomade, fait l'objet de graves persécutions, parfois complétement institutionnalisées. Nicola Duckworth, de la section Europe et Asie centrale d'Amnesty International, s'en insurge :

Encore une fois, les autorités de Belgrade s'en prennent aux familles roms et les poussent dans la rue sans leur proposer de solution alternative, s'est insurgé . Ces pratiques inacceptables doivent cesser et les autorités doivent faire bien plus pour apporter des solutions de logement décentes, afin que les Roms puissent vivre avec leurs enfants dans des conditions dignes et sécurisées.

Selon Amnesty International, la Serbie viole régulièrement les standards internationaux en expulsant les Roms de cette manière expéditive depuis 2009. Entre 250 000 et 500 000 Roms vivent dans le pays, incluant 40 000 personnes d'origine rom ayant fui le Kosovo pendant la guerre en 1999.

Taudis ou bidonville pour logement

Face à une discrimination constante dans la plupart des pays européens, la communauté rom est fragile économiquement et nombre d'entre eux vivent dans des taudis ou des bidonvilles. C'est vrai en Serbie, et notamment à Belgrade où se sont développés plus d'une centaine de campements de fortune. Plus d'un tiers des Roms de la ville vivent dans ces logements précaires.

L'an dernier, la ville roumaine de Cluj-Napoca a également expulsé 56 familles roms de leurs maisons dans le centre-ville, sans leur donner d'instructions claires de relogement. En juin dernier, ces Roms ont été délocalisés en République tchèque. En avril, trois communautés de Roms ont également été expulsées de la ville de Rome en Italie.

Un mur pour isoler la communauté en Roumanie

Début août, le conseil municipal de la ville de Baia Mare, dans le nord de la Roumanie, a quant à lui annoncé ses plans pour ériger un mur de béton le long du quartier rom de la ville. Ce mur devrait séparer la communauté de la route principale. Les défenseurs des droits de l'homme estiment que ce chantier est une tentative malheureuse pour ghettoïser un groupe ethnique. Dans une lettre ouverte au maire de Baia Mare, Catalin Chereches, l'ONG roumaine "Centre pour des ressources légales", déclare :

Ce genre d'idée relève de l'ère nazie. Séparer ainsi une communauté qui souffre de graves problèmes sociaux relève du racisme institutionnalisé.

ibtimes.com

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