L’écotourisme au secours des oiseaux menacés

Plutôt que de mettre un garde forestier derrière chaque arbre, l’ONG bolivienne Armonía préfère coopérer avec les communautés locales pour créer une auberge destinée aux passionnés d’ornithologie.

Par GVadmin Modifié le 6 avril 2012 à 13 h 33
Ara à front rouge. © belgianchocolate (Flickr.com)

Plutôt que de mettre un garde forestier derrière chaque arbre, l’ONG bolivienne Armonía préfère coopérer avec les communautés locales pour créer une auberge destinée aux passionnés d'ornithologie. Une initiative profitant à la fois aux populations et aux animaux rares menacés par le trafic, et qui pourrait rapidement s'imposer comme un modèle pour la conservation des espèces.

La splendeur du plumage de l’ara à front rouge (Ara Rubrogenys) - très prisée des trafiquants - a bien failli provoquer sa disparition. On estime qu'il ne reste plus que 1000 individus de cette espèce endémique en Bolivie. Bennet Hennessey, directeur de l'association civile Armonía, consacrée à la conservation des oiseaux et de leur habitat, le déplore :

Les gens allaient chercher les oisillons dans les nids pour les vendre sur le marché, et l’espèce est maintenant en danger critique d'extinction, le niveau de menace le plus élevé.

Pour mettre un frein à cette hécatombe, l’ONG a mis sur pied un projet impliquant les communautés de la région afin qu'elles prennent conscience de la valeur de cette espèce et garantissent elles-mêmes sa protection. Bennet Hennessey s'en rappelle :

Nous avons expliqué à la population locale que nous tenions à cet oiseau, mais que nous n'étions pas insensibles pour autant aux problèmes de la communauté.

Pilier central du projet, la construction d'une auberge comportant sept chambres pouvant accueillir jusqu'à 16 visiteurs a permis d'attirer des amoureux des oiseaux, pour la plupart américains, venus admirer l'ara à front rouge dans son environnement naturel.

Séjour-découverte contre services

L'auberge a été construite par des membres de la communauté, qui assurent eux-mêmes les repas et les visites guidées dans la réserve. Par ailleurs, les médecins et dentistes de la région sont invités à y séjourner gratuitement pendant deux jours en échange d'une durée équivalente de service bénévole auprès de la communauté.

Une partie des bénéfices est destinée à la réserve naturelle, et une autre à l'éducation, à la santé et aux besoins de la population. Des livres consacrés à l’ara à front rouge ont également été publiés pour être distribués dans les écoles et sensibiliser les plus jeunes à sa protection.

La prise de conscience des habitants de la région a permis d'éradiquer presque complètement le trafic au niveau local, et l'association Armonía aimerait créer un réseau d'auberges bâties sur le même modèle afin de protéger les espèces menacées dans d'autres régions de Bolivie. Pour Bennet Hennessey, la clé du succès de la protection de l’ara à front rouge réside dans la coopération avec la population :

Il s'agit d'une espèce qui doit vivre avec les gens. La solution ne consiste pas à créer un parc excluant la communauté.

bbc.co.uk

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