Il faudra démolir un hôtel de luxe pour préserver le littoral

Construit à même la plage, en plein cœur d’un parc naturel de la région d’Almeria, l’hôtel Algarrobico est devenu un symbole de la dégradation du littoral, sacrifié aux promoteurs immobiliers.

Par GVadmin Modifié le 10 avril 2012 à 13 h 27
Hôtel El Algarrobico. © untipografico (Flickr.com)

Après des années de polémique et de batailles judiciaires, le ministère de l'Environnement et la Junte d'Andalousie semblent décidés à mener à bien la destruction de l’Algarrobico. Construit à même la plage, en plein cœur d’un parc naturel de la région d'Almeria, l'hôtel inachevé est devenu un symbole de la dégradation du littoral, sacrifié aux promoteurs immobiliers.

Haut de 21 étages et éloigné de 14 mètres à peine de la plage, en plein cœur du parc naturel Cabo de Gatas, l'hôtel Algarrobico est entré dans le collimateur des défenseurs de l'environnement dès le début de sa construction, en 2003. À l'approche des élections générales, Greenpeace a ouvert la semaine dernière un "bureau" tenu par une douzaine d'activistes au septième étage de l'hôtel, afin de réclamer un engagement ferme de la part des autorités andalouses en faveur de la destruction du bâtiment.

Une action qui semble avoir porté ses fruits, puisqu'un accord bilatéral impliquant la Junte d'Andalousie et le ministère de l'Environnement, des Milieux Rural et Marin (MARM) serait en cours de rédaction actuellement pour déterminer les responsabilités de chaque institution dans le processus de démolition. Le MARM affirme néanmoins sa volonté de "respecter l'État de droit" et attendra le feu vert des tribunaux avant d'agir.

Politique et justice sur la même longueur d'ondes

L'entreprise Azata del Sol, à l'origine du projet immobilier, a déjà connu deux importants revers judiciaires. En septembre 2008, le juge d'instruction n° 2 d'Almeria a décidé d’annuler le permis de construire précédemment octroyé, tandis que le Tribunal supérieur de justice d'Andalousie (TSJA) a accordé au terrain occupé le statut d'espace naturel protégé et non constructible.

Teresa Ribera, secrétaire d'État au Changement climatique, a rencontré Pilar Marcos, responsable de la campagne du littoral pour Greenpeace, afin de lui faire part de son engagement à restaurer cette portion du littoral au plus vite. Le ministère prévoit de financer la démolition, tandis que l'administration andalouse prendra en charge l'évacuation des décombres et la réhabilitation du site.

Malgré l'opposition d'une partie de la population, convaincue par les promoteurs du projet que celui-ci pourrait encourager l'emploi au niveau local, les jours de l’Algarrobico semblent désormais comptés.

abc.es

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