Volca (NO) Park !

C’est le cri de guerre que les Guadeloupéens peuvent lire le long de la route qui les mène au parking d’où débute la randonnée en direction du volcan la Soufrière. Un graffiti qui reflète tout simplement une opposition farouche de certains au projet du même nom, à une parenthèse près…

Par GVadmin Modifié le 6 avril 2012 à 13 h 31
La Soufrière. © sybarite48 (Flickr.com)

C’est le cri de guerre que les Guadeloupéens peuvent lire le long de la route qui les mène au parking d’où débute la randonnée en direction du volcan la Soufrière, point culminant des Petites Antilles à 1467 mètres. Mais que peut bien signifier ce graffiti? Tout simplement une opposition farouche de certaines personnes au projet du même nom, à une parenthèse près…

Saint-Claude. Cette ville paisible pourrait bien devenir la terre d’accueil de la prochaine attraction touristique majeure de la Guadeloupe, voire des Caraïbes. Le projet Volcano Park consisterait à construire sur les hauteurs de la commune deux éléments distincts et complémentaires pour rendre la Soufrière accessible au plus grand nombre.

Il y aurait d’une part une structure d’accueil des visiteurs, autrement dit un musée avec un cinéma en 3D, des salles pédagogiques, des jeux pour les enfants et une boutique. D’autre part, un téléphérique, construit au niveau du parking actuel, permettrait d’accéder au pied du dôme du volcan, tout en contemplant la forêt des Bains Jaunes en contrebas.

La structure serait exploitée par la société Catode Sarl (entreprise de développement touristique des Caraïbes), déjà gestionnaire de deux parcs zoologiques, l’un en Guadeloupe et l’autre en Guyane, et d’un jardin botanique en Martinique.

Appât du gain

Cependant, quel intérêt y a-t-il à envisager un tel projet alors que le site est déjà accessible? En 2004, la portion de route qui mène au pied du dôme volcanique, à partir de l’actuel parking, s’est effondrée suite à un séisme, et il est désormais nécessaire de marcher une vingtaine de minutes supplémentaires pour contempler ce majestueux volcan en activité.

Ainsi, les promoteurs estiment qu’un téléphérique serait une alternative propre et sûre à la route, permettant de réduire l’impact de la fréquentation sur le site et ses conséquences néfastes pour le milieu environnant. Selon eux, cela redynamiserait également le tourisme dans le sud de la Basse-Terre, qui deviendrait une vitrine de l’éco-tourisme, et l’attractivité de la destination Guadeloupe n’en serait que renforcée.

"Non au téléphérique"

Alors pourquoi certains s’opposent-ils à un tel projet susceptible de drainer une moyenne de 105 000 visiteurs par an, dont 5 à 10 000 sur le volcan, et générer 2,1 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel? Sur une pétition, Evita Chevry, porte-parole du collectif "Non au téléphérique" (dont ses membres ne sont pas nécessairement les auteurs des graffitis évoqués plus haut), explique :

Ce projet aura pour conséquence de :

  • défigurer définitivement la Soufrière pour seulement 8 minutes de traversée
  • éloigner définitivement le "touriste vert" qui n'est attiré que par la nature et l'authenticité
  • créer pour cette société privée un monopole inadmissible sur la Soufrière
  • priver ainsi nombre d'artisans et de petits commerçants du bénéfice qu'ils étaient en droit d'attendre du développement harmonieux du site touristique
  • porter une atteinte grave et irrémédiable à ceux dont le métier est lié à la montagne
  • agresser de manière irréversible la biodiversité remarquable de ce site
  • poser sur les têtes de près de 40 000 âmes qui vivent au pied de ce volcan des risques supplémentaires de coulées de boues ou de glissements de terrains

Quant au Parc national de la Guadeloupe, territoire sur lequel se situe la Soufrière et l'établissement du même nom, il n’est pas hostile au projet. Selon lui, cela permettrait de freiner la dégradation du lieu causée par les voitures. Cependant, certains se demandent pourquoi ne pas tout simplement remettre en état la portion de route effondrée et instaurer un système de transport en commun (bus ou carrioles à cheval) afin d’accéder au pied du dôme de la Soufrière...

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