Une saison des pluies anormale fait une centaine de morts, la faute au réchauffement?

Au moins 300 000 personnes sont affectées par des précipitations record en Amérique centrale. Les experts attribuent ce phénomène au réchauffement climatique, et craignent l’arrivée de famines et d’épidémies.

Par GVadmin Modifié le 9 août 2012 à 14 h 04
Averse au Costa Rica. © Sarah_Ackerman (Flickr.com)

L’Asie du Sud-Est n’est pas la seule à connaître des inondations dramatiques. Au moins 300 000 personnes sont affectées par des précipitations record en Amérique centrale. Les experts attribuent ce phénomène au réchauffement climatique, et craignent l’arrivée de famines et d’épidémies.

Il s’agit d’un désastre sans nom. Sans nom, car contrairement aux ouragans et aux tempêtes tropicales qui balaient régulièrement la région, ce phénomène climatique ne paraissait pas si violent à première vue et n’a pas été baptisé. Mauricio Funes, président du Salvador, affirme pourtant que les pluies diluviennes qui s’abattent sur l’Amérique centrale sans discontinuer depuis plus d'une dizaine de jours ont eu des effets beaucoup plus dévastateurs.

Des milliers de personnes ont déjà tout perdu, et le déluge a coûté la vie à au moins 32 personnes au Salvador, 36 au Guatemala, 13 au Honduras, 12 au Nicaragua et 5 au Costa Rica. Mais le pire est peut-être à venir, puisque cette saison des pluies exceptionnelle par son intensité a ravagé les cultures dans toute la région, faisant craindre l’apparition de la famine et de vagues d’épidémies.

Comme c’est presque toujours le cas, les populations pauvres sont les plus durement touchées par les catastrophes naturelles. Près de 10 millions de personnes vivent dans la misère en Amérique centrale et présentent une vulnérabilité accrue aux conséquences du changement climatique.

Une nouvelle menace venant du Pacifique

Car pour les experts de la région, c’est bien le réchauffement planétaire qui est à l’origine de ces catastrophes, dont la fréquence et l’intensité ont augmenté de manière dramatique au cours de la dernière décennie.

Pour Raúl Artiga, responsable du Changement climatique et de la Gestion des risques de la Commission Centraméricaine de l’Environnement et du Développement (CCAD), les pluies torrentielles qui frappent actuellement l’isthme centraméricain prouvent que les scénarios prévus pour les années 2020 ou 2050 sont en train de s’accomplir avant l’heure.

Coincés sur une bande de terre étriquée séparant les deux océans, les pays d’Amérique centrale affrontent régulièrement des phénomènes climatiques violents provenant du golfe des Caraïbes, mais aujourd’hui ce sont les dépressions du Pacifique qui inquiètent les spécialistes.

L’importance des précipitations actuelles est sans précédent. Selon le ministère de l’Environnement du Salvador, il est tombé par endroits jusqu’à 1400 mm depuis le début de l’année, tandis que la moyenne pour octobre dépasse déjà les 600 mm. Les records antérieurs datent du passage de l’ouragan Mitch, qui dévasta la région en 1998, et atteignaient "seulement" 861 et 434 mm, respectivement.

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