Après les inondations, la crise de l’eau?

Alors que Bangkok est ravagée par les inondations, il peut paraître étrange de se soucier d’une crise de l’eau dans la région. C’est ce que fait pourtant un expert de la question en publiant un ouvrage qualifiant l’Asie de première victime potentielle du réchauffement climatique.

Par GVadmin Modifié le 24 juin 2013 à 17 h 39
Goutte d'eau. © laszlo-photo (Flickr.com)

Alors que Bangkok est ravagée par les inondations, il peut paraître étrange de se soucier d’une crise de l’eau dans la région. C’est ce que fait pourtant un expert de la question en publiant un ouvrage qualifiant l’Asie de première victime potentielle du réchauffement climatique.

Brahma Chellaney.
Brahma Chellaney.

Le professeur Brahma Chellaney est un expert des questions sécuritaires et stratégiques dans un think-tank de New Delhi. Il a récemment publié une étude sur la sécurité de l’approvisionnement en eau et ses relations avec la paix sur le continent asiatique.

Ses conclusions sont sans appel : l’Asie court un risque majeur si elle ne contrôle pas rapidement sa consommation en eau et ne s’accorde pas sur un mécanisme d’exploitation supranational des eaux du continent.

Il est possible de régler le problème de la dépendance d’un pays au pétrole en développant les énergies nouvelles par exemple. Rien de tel dans le cas de l’eau. Il n’y a rien qui puisse s’y substituer.

Et le problème du continent, c’est que tout en n’étant pas gâté en ressources aquifères par comparaison avec d’autres régions, il est en plus dans une phase de son développement où la consommation explose. L’industrie, très forte consommatrice, s’associe à l’irrigation intensive pour appauvrir les ressources.

Plusieurs grands pays fourbissent leurs armes et s’inquiètent pour l’avenir. Le Pakistan par exemple a demandé une médiation internationale concernant les installations hydrauliques indiennes sur les affluents de l’Indus.

Tensions entre la Chine et le sud de l'Asie

L’Inde quant à elle s’inquiète ouvertement des travaux de déviation supposés que la Chine entreprend sur le Brahmapoutre (autre exemple). Le Vietnam, le Cambodge ou la Thaïlande voient d’un très mauvais œil l’aménagement des affluents du Mékong par cette même Chine.

Le Mékong.
Le Mékong. © fra.ps (Flickr.com)

Pour éviter une crise de l’eau qui constituerait une grave menace à la paix dans la région, le Professeur Chellaney estime que la Chine devra jouer un rôle central :

Aucun pays au monde n’a une position aussi favorable que celle de la Chine en tant que source multidirectionnelle et internationale. Mais les sources des grandes rivières du sud asiatique sont toutes situées dans des zones tribales parfois instables.

La Chine devra donc tout d’abord assurer la stabilité à ces régions pivot pour l’approvisionnement en eau de la région, et accepter le dialogue. Sinon, la situation créée par les conflits territoriaux en Mer de Chine pourrait se reproduire : une alliance des pays qui voient d’un mauvais œil le comportement de l’empire du Milieu et en appellent aux Etats-Unis pour contrebalancer la puissance chinoise…

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