Les ONG dans l’œil du cyclone

La présidente Dilma Roussef a décidé de mener la vie dure aux ONG. A l’origine de cette fermeté, les récents scandales de corruption qui ont éclaboussé les ministères du Tourisme et des Sports, et qui ont tous été articulés autour de diverses ONG peu scrupuleuses.

Par GVadmin Modifié le 3 août 2012 à 12 h 16
© Dilma Rousseff

La présidente Dilma Roussef a décidé de mener la vie dure aux ONG. A l’origine de cette fermeté, les récents scandales de corruption qui ont éclaboussé les ministères du Tourisme et des Sports, et qui ont tous été articulés autour de diverses ONG peu scrupuleuses.

Aujourd’hui, ces entités non gouvernementales sont la cible d’un débat musclé au sein du gouvernement qui prépare des reformes radicales provocant déjà l’indignation du monde associatif. En ce début novembre, sept ministères et sept représentants d’ONG participent à un séminaire pour discuter de l’élaboration de nouvelles règles pour les conventions signées avec l’État et l’octroi de subventions publiques.

Le secrétaire de la Présidence, Gilberto Carvalho, principal interlocuteur des mouvements associatifs, parle de climat “dramatique” au sein du gouvernement. Il affirme :

Nous courrons un sérieux risque. Pour assainir la situation, nous craignons de devoir appauvrir notre relation avec les ONG et leur travail.

Scandales en cascade

Un premier décret a été décidé en septembre, après le premier scandale de corruption qui a mis en évidence des détournements de fonds du ministère du Tourisme au profit de certaines ONG. Celui-ci exige notamment que ces organisations démontrent un minimum de trois d’activité dans le secteur où elles souhaitent signer une convention. De plus, il oblige les ministères à réaliser une sélection publique plus rigoureuse des organisations.

Après un second scandale similaire, impliquant cette fois-ci le ministère des Sports, le gouvernement a décidé de préparer un nouveau décret pour suspendre de fait tous les crédits accordés aux ONG pendant au moins un mois, le temps de mener un audit des conventions.

L’Association Brésilienne des ONG (Abong), qui avait défendu le premier décret, s’insurge contre le second, le jugeant arbitraire. L’Abong possède 250 associés dont la majorité agissent dans les domaines de l’éducation, des droits de l’homme et de l’environnement. Ce sont des entités considérées comme plus traditionnelles et consistantes, qui souffriraient de l’image négative qu’une myriade d’entités peu scrupuleuses engendre en détournant des fonds publics.

D’après les statistiques, il y aurait 338 000 ONG au Brésil !

Ce climat créé des dissensions au sein de la majorité présidentielle. “Il y a une tentative de criminalisation des ONG en ce moment”, affirme le leader du Partido dos Trabalhadores ("Parti des Travailleurs" - PT) - le parti au pouvoir - Paulo Teixeira. Pour lui, il faut reconnaître que de nombreuses ONG rendent des services importants aux citoyens là où l’État n’intervient pas.

D'autre part, les dons étrangers continuent d’être la principale source de financement des ONG. D’après le rapport de l’Abong sur le profil des ses associés, en 2008, la moitié des entités recevait de l’argent de l’étranger, presque le triple de ce que leur versait l’État. Mais il y a aussi des voix défendant plus de rigueur. D’après le ministre du Budget, Jorge Hage, le gouvernement va changer “radicalement” son rapport avec les ONG :

Ce que le gouvernement est en train de faire, c’est de distinguer les entités privées sérieuses de cette bande d’organisations sans la moindre compétence et considération.

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