Un peu de pluie mais encore plus de rationnement

Rien ne va plus dans l’archipel polynésien : la vie quotidienne est bouleversée et on parle de plus en plus de quitter l’atoll, où la sécheresse réduit les rations d’eau à moins de 4 litres par personne par jour.

Par GVadmin Modifié le 19 mars 2013 à 17 h 42
Rationnement à Tuvalu. © AP

Rien ne va plus dans l'archipel polynésien : la vie quotidienne est bouleversée et on parle de plus en plus de quitter l’atoll, où la sécheresse réduit les rations d’eau à moins de 4 litres par personne par jour.

L’eau potable a toujours été précieuse à Tuvalu. Les anciens se rappellent les tours de garde organisés près des puits dans les périodes de sécheresse, pour éviter les abus et ne pas rater la montée de l’eau après les pluies, récoltée soigneusement seau après seau.

Ce temps est révolu : les dernières pluies n’attirent plus personne près des puits, car l’eau est trop polluée pour être consommée. La situation est réellement alarmante. Selon les experts, la contamination est due au développement de la population, source de pollution, et aux fortes marées plus fréquentes, qui augmentent la salinisation de l’eau douce dans les nappes phréatiques.

Un scénario qui va se répéter

C’est malheureusement un profil similaire qui se dessine pour l’ensemble du Pacifique, pas seulement pour Tuvalu. Mais les habitants de l’archipel n’ont pas le temps de penser à leurs voisins sur le long terme, ils sont en danger ici et maintenant. Les familles souffrent profondément de la sécheresse, promise pour encore au moins trois mois, à cause du phénomène climatique de La Niña.

L’intervention de la Croix Rouge et de l’armée néo-zélandaise le mois dernier a aidé sur le moment, grâce à l'apport d'eau potable et de kits de désalinisation, mais les difficultés se sont accrues par la suite.

Des familles qui n’ont jamais quitté l’île pensent à émigrer pour prendre les devants sur un futur condamné d’avance pour leurs enfants. Un foyer compte en moyenne 12 habitants (avec une population totale de 10 000 habitants), et chacun d'entre eux n’a droit qu’à deux seaux d’eau par jour. La plupart possède un tank à eau de pluie, mais ces réserves s’épuisent aussi. Certains sont contraints d’acheter de l’eau en bouteille, très chère, pour survivre et se laver.

Infimes espoirs

Les kits de désalinisation fournissent environ 2000 litres d’eau potable par jour, mais c’est un système onéreux, non viable sur le long terme. Les cocotiers et frangipaniers, source d’alimentation, périssent à vue d’œil.

D'autre part, le gouvernement a autorisé les enfants à ne plus porter leur uniforme à l’école : l’absentéisme augmentait de jour en jour car les familles ne pouvaient plus laver les tenues réglementaires des écoliers.

Le gouvernement garde la tête froide et croit encore que les générations à venir pourront rester dans l’atoll. Mais force est de constater que les appels lancés lors de conférences internationales n’ont pas changé grand chose : la survie d’une nation entière ne tient pour l’instant qu’à des systèmes précaires de récupération d’eau de pluie. Si encore il pouvait pleuvoir...

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