Des cultures destinées aux biocarburants s’installent dans les décharges

Inexploitables pour les cultures alimentaires, les terres polluées par les ordures peuvent en revanche accueillir certaines espèces capables de produire des biocarburants de deuxième génération, tout en contribuant à la réhabilitation des sols.

Par GVadmin Modifié le 30 juillet 2012 à 17 h 26
Décharge. © D'Arcy Norman (Flickr.com)

Inexploitables pour les cultures alimentaires, les terres polluées par les ordures peuvent en revanche accueillir certaines espèces capables de produire des biocarburants de deuxième génération, tout en contribuant à la réhabilitation des sols.

À l’heure où la population mondiale franchit la barre des 7 milliards d’habitants, les biocarburants fabriqués à partir de produits alimentaires ont mauvaise presse. Le secteur compte donc plus que jamais sur les combustibles dits de seconde génération, obtenus avec de la matière organique non comestible, pour assurer le futur de la filière. Une équipe de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Buenos Aires (FAUBA) veut aller plus loin en développant ce type de culture sur des terrains pollués, comme les décharges d’ordures ménagères.

Décharge à Villa Dominico.
Décharge à Villa Dominico. La nature y reprendra-t-elle ses droits?

C’est le site de Villa Dominico, dans la banlieue de la capitale argentine, qui a été choisi pour accueillir le projet. Grâce à un partenariat avec la Coordination Écologique de la Zone Métropolitaine (CEAMSE), les chercheurs ont commencé par transformer en compost quelque 2000 tonnes de déchets organiques reçus tous les mois pendant trois ans, afin d'améliorer les caractéristiques des sols dégradés.

Refertilisation

Cet engrais naturel a permis de fertiliser des zones fermées de la décharge où pousseront bientôt des espèces végétales particulières, destinées à la production de bioéthanol. L’attention des scientifiques s’est portée sur des plantes à haute teneur en lignocellulose, qui offriront un taux important de conversion de matière sèche en éthanol.

Le miscanthus géant intéresse tout particulièrement l’équipe de la FAUBA, en raison de ses capacités d’adaptation importantes. Il s’agit cependant d’une plante hybride difficile à importer en Argentine. Les chercheurs ont tout de même réussi à obtenir plusieurs rhizomes, à partir desquels ils comptent multiplier la plante grâce à une technique de micropropagation. Avec plus de deux mètres de haut, cette herbe géante permet de produire rapidement de grandes quantités de biomasse.

Récréation

S’il parait risqué de consommer des fruits ou des légumes cultivés au beau milieu d'une décharge, personne ne verra en revanche d’inconvénient à utiliser un carburant produit sur ces terrains. L'initiative de la FAUBA permettra par la même occasion d'accélérer le processus de régénération des sols, avec l’espoir de les décontaminer totalement un jour.

Une autre piste est à l’étude pour réutiliser les anciens sites d’enfouissement des déchets et consiste à planter des arbres et du gazon pour les transformer en espaces de récréation. Les responsables du projet planchent également sur la construction d’un terrain de golf.

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