Les bateaux électriques à la rescousse des lacs

Entre crise pétrolière et pollution, les bateaux électriques auraient-il de beaux jours devant eux ? Rencontre avec une petite entreprise québécoise du secteur.

Par GVadmin Modifié le 19 juin 2013 à 18 h 21
Le Fantail 217. © BUSCH MARINE INC.

Entre crise pétrolière et pollution, les bateaux électriques auraient-il de beaux jours devant eux ? Rencontre avec une petite entreprise québécoise du secteur.

Les avantages écologiques et financiers du bateau électrique

Les bateaux propulsés grâce à l'essence sont polluants. Et ce n'est pas étonnant, comme l’explique Jean-Guy Dépôt, président du Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie, lors d’une entrevue dans l'émission La vie en vert :

Le principal problème ce sont les rejets d’hydrocarbures dans l’eau – le carburant imbrûlé. Il y a au moins 30% de l’essence non brulée qui se retrouve directement dans l’eau.

La vitesse serait également un problème. D’une part parce qu’elle augmente la formation de vagues provoquant une érosion accélérée des rives des lacs. Et d’autre part parce qu’elle engendre des remous qui déstabilisent les sédiments (dont le phosphore) qui se trouvent au fond de l’eau, alors qu’ils sont nécessaires à l'alimentation des plantes aquatiques.

Selon une autre enquête réalisée par la chaîne québécoise TQS en 2007 [voir ci-dessous], les bienfaits ne seraient pas qu’environnementaux mais aussi financiers. Par exemple, pour une 1h de navigation, il faut compter 10$ canadiens [7,3 euros] pour un bateau à essence contre 5 centimes pour un bateau à moteur électrique.

Donc, à la fin de l’été, la personne conduisant un bateau à essence aura dépensé 1280 $ [936 euros] contre 7 $ pour celle naviguant à la barre d’un moteur électrique. A l’achat cependant, un bateau électrique revient en général plus cher qu’un bateau classique. Le modèle Quiétude 156, 4 places, sans option, démarre ainsi à 18 500 $ canadiens [13 530 euros].

Attitude zen demandée à bord

Néanmoins, de nombreuses personnes semblent être séduites, comme nous l’explique Claude Pépin, président de la Compagnie Canadienne des Bateaux Electriques, basée dans la localité d'Oka, au nord de Montréal :

Depuis la conception originale de nos 2 modèles électriques, plus de 800 personnes sont devenues clientes. Une clientèle qui augmente tous les ans.

Il a choisi de s’impliquer dans cette impulsion verte il y a plus de 10 ans maintenant, convaincu que "de plus en plus de gens seraient concernés par le réchauffement climatique. M. Pépin poursuit : aujourd’hui l’implication est de plus en plus forte. Nos produis s’adressent a ces personnes."

Quietude 156.
Le Quietude 156. © BUSCH MARINE INC.

Ces bateaux écologiques sont silencieux et bien sûr non polluants pour l’eau. Ils deviennent le partenaire idéal des promenades tranquilles sur les lacs où l’on réapprend à écouter la nature et à prendre son temps : "L’entretien est presque nul. Le temps de recharge est de 8 à 12 heures pour une autonomie de 6 à 8 heures", explique-t-il. Il faut savoir également que la recharge est très facile puisqu’il suffit de brancher le moteur directement sur une prise classique de 110V.

La qualité des bateaux, dont le style s’inspire des années 30, attire les intérêts local, national et international. Claude Pépin précise : "Nos bateaux sont vendus principalement en Amérique du nord, mais aussi en Australie et en Europe." Au Québec, comme ailleurs, plus de 250 lacs ou parties de lacs sont désormais interdits aux bateaux à essence… Ce qui laisse à ses homologues électriques de beaux jours devant eux.

Christine Lacaze

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