L’urbanisation, un défi pour l’avenir

Après les Européens, les Américains et les Asiatiques, les Africains sont en train de devenir des “Homo urbanus”. Ils se concentrent dans des métropoles qui deviennent démesurées. Ils y sont déjà 400 millions aujourd’hui, mais comment gérer le milliard d’habitants qu’on y prévoit dans 40 ans ?

Par GVadmin Modifié le 7 novembre 2012 à 17 h 49
Le Caïre. © Daveness_98 (Flickr.com)

Après les Européens, les Américains et les Asiatiques, les Africains sont en train de devenir des "Homo urbanus". Ils se concentrent dans des métropoles qui deviennent démesurées. Ils y sont déjà 400 millions aujourd’hui, mais comment gérer le milliard d’habitants qu’on y prévoit dans 40 ans?

Johannesburg.
Johannesburg. © austinevan (Flickr.com)

Un phénomène récent

Les Africains étaient 20 millions à vivre en ville en 1950. Ils y seront un milliard en 2050. Les régions les plus urbanisées du continent sont les zones littorales du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, la vallée du Nil, l’Éthiopie, ainsi que la côte reliant Le Cap à Maputo. Près de la moitié des citadins s’entassent dans des mégapoles comme Le Caire, Lagos, Kinshasa, Abidjan, Johannesburg ou Casablanca. Le reste des Africains sont concentrés dans des villes de moins de 500 000 habitants.

Lieu de rencontre, la ville est le creuset du métissage, des échanges, et d’expression de l’individualisme. Les règles sociales y sont moins rigides, on peut s’y fondre, l’infidélité et le divorce y sont plus aisés. Les habitudes y évoluent. À Dakar comme à Kinshasa, les repas se prennent de plus en plus sur le pouce, à l’extérieur du foyer. À Rabat ou à Johannesburg, les classes moyennes font leurs courses dans les grands centres commerciaux. Le week-end, les parents emmènent leurs enfants dans des centres de loisirs, vont au cinéma, déjeunent au restaurant, se requinquent dans une salle de sport. Des plaisirs coûteux qui ne sont pas à la portée des plus démunis.

Le malaise des jeunes

Enfant de Bamako.
Enfant de Bamako. © geezaweezer (Flickr.com)

La ville africaine, c’est aussi un lieu jeune. L’âge moyen des citadins africains est de 18 ans. Particulièrement touchée par la précarité de l’emploi, la faillite du modèle éducatif et de l’État providence, cette jeunesse se cherche. Si certains sont tentés par l’exode, d’autres explorent de nouvelles voies d’affirmation identitaire et de revendication populaire.

Il faut aussi se débrouiller financièrement. À Cotonou, beaucoup ont opté pour le métier de zémidjan (moto-taxi), et d’autres se proclament guides touristiques. À Abidjan, ils exorcisent leurs maux dans le zouglou, un genre musical qui relate les réalités sociales. Parfois, leur mal-être se traduit aussi par la marginalité, le vol, la consommation de drogues, la prostitution et la violence.

Une explosion démographique lourde de conséquences

Plusieurs raisons expliquent l’explosion des métropoles : le taux de fécondité en Afrique est en diminution mais reste élevé (4,38 enfants par femme en moyenne). De plus, les métropoles attirent des milliers de migrants des campagnes, ainsi que ceux qui rêvent d’une vie meilleure, et ceux qui fuient leur pays d'origine.

Cette évolution ne va pas sans poser problème aux dirigeants. En effet, les politiques urbaines doivent définir des aménagements et des plans de développement pour répondre à de nombreux besoins : l’accès à l’eau potable, l’évacuation des eaux sales, l’approvisionnement en électricité, l’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux logements ; mais aussi le développement économique et la création d’emploi.

Sans cela, les bidonvilles entourant les villes continueront à entraîner le défrichage des forêts, à salir les eaux, à polluer, et à n’offrir que des futurs miséreux et sans espoir, comme c’est le cas dans de trop nombreuses métropoles.

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